Lettre autographe probablement inédite signée d'Alfred de Musset adressée au baron Fain, datée par l'auteur du 17 avril 1832. Treize lignes rédigées à l'encre noire sur un double feuillet, avec son adresse autographe en dessous de sa signature "59 Grenelle St G." Une petite déchirure marginale sans atteinte au texte, quelques rousseurs en partie supérieure. Traces de plis inhérentes à l'expédition. Notes probablement de la main du baron Fain dans le coin supérieur gauche.
L'écrivain adresse à la mort de son père cette missive à l'intendant général de la Liste civile sous Louis-Philippe, le baron Fain, ancien secrétaire et archiviste de Napoléon. Le père de Musset, Victor Donatien, éditeur des oeuvres de Rousseau et fonctionnaire dans l'administration militaire, venait de succomber quelques jours plus tôt à l'épidémie de choléra qui sévissait à Paris. La vie de dandy débauché du jeune écrivain, alors âgé de 22 ans, se voit profondément affectée par la disparition de cette figure tutélaire : "jamais on ne sent mieux non plus combien on aimait son père, que lorsque de pareilles souffrances vous l'enlèvent !" (lettre au Marquis de Musset, 16 avril 1832). Musset est alors dans l'obligation de chercher une position : il sollicite ici une audience auprès de l'intendant de la couronne et rappelle la protection que lui a accordée son ami le duc Ferdinand-Philippe d'Orléans, fils aîné du souverain et ancien condisciple du collège Henri-IV :
"Placé par la mort de mon père dans une situation pénible à laquelle Son Altesse Royale Monseigneur le Duc d'Orléans a bien voulu s'intéresser, j'ai l'honneur de solliciter auprès de vous une audience [...]"
Entre l'engagement militaire et vivre de sa plume, le jeune poète et dramaturge préférera la seconde solution. Il publiera son célèbre
Spectacle dans un fauteuil chez Renduel en fin d'année.
Rare missive d'un jeune Musset, déjà un habitué du cénacle de Nodier, frappé par la mort de son père aux débuts de sa carrière littéraire.