Enveloppe jointe, une trace de pliure inhérente à la mise sous pli de la lettre.
"Vieux,
merci de ton petit mot... oui cette soirée était formidable. On va remettre ça dès que tu pointeras ton nez en pays civilisé (c'est à dire à Paris bien sûr) . Le livre (le Corbillard de Jules) a l'air de partir sur les chapeaux de roues... très bons papiers dans l'Express, Fr-soir, Figaro magazine... Je dois avoir "Match" et "le matin week-end" cette semaine. J'ai envoyé le Corbillard à Michèle Cedric... adressé à la R.T.B. peut-être l'a-t-elle reçu ? Dans ce cas préviens-moi, je lui en renverrai un à son domicile... A bientôt j'espère.. ton pote. Aboudard."
André Tillieu le bruxellois, très proche ami et biographe de Georges Brassens, entretint une correspondance épistolaire avec Alphonse Boudard sur presque trente ans, de 1972 jusqu'à la mort de ce dernier en 2000.
L'écrivain gouailleur parisien lui témoigna très rapidement son amitié, le considérant comme l'un des rares critiques à le comprendre parfaitement au point d'expliquer clairement dans ses chroniques ce que lui-même exprimait qu'incomplètement et parfois confusément dans ses livres.
André Tillieu fit dès lors partie du petit cercle des véritables amis d'Alphonse Boudard au même titre que le Gros Georges (Georges Brassens), le Niçois (Louis Nucéra) et René Fallet avec lesquels il aimait partager de plantureux repas bien arrosés et les virées cyclistes. A mesure que la camarde lui enlevait petit à petit ses meilleurs amis, André Tillieu restera l'un des tous derniers potos d'Alphonse.