Édition originale en grand papier parue quelques jours après l'édition courante qui fut imprimée à 950 exemplaires sur Marais. Cet exemplaire est l'un des 200 exemplaires numérotés sur Outhenin-Chalandre, seul tirage de luxe. Rare envoi autographe signé de Romain Gary sur son premier ouvrage : « À Roland Feuvrier, bien amicalement Romain Gary \ 15 nov. 1945. »
Agréable exemplaire en dépit de petites piqûres et déchirures marginales sur les plats.
Un envoi singulier orne cet exemplaire. Romain Gary adresse ses amitiés à « Roland Feuvrier ». Pourtant, l'unique « Feuvrier » connu dans l'entourage de Gary, avant, pendant et après 1945, ne se prénommait pas « Roland » mais Charles-Valère « Feuvrier ». « Roland » était-il un pseudonyme de guerre par lequel Gary, au sortir de plusieurs années de combats, avait coutume d’appeler Charles-Valère « Feuvrier » ? Nous n'avons pas trouvé d'éléments biographiques corroborant cette hypothèse.
Un élément important plaide toutefois en faveur d'un lien entre « Roland » et Charles-Valère « Feuvrier ». L’envoi, qui figure généralement sur la page de faux-titre, est ici inscrit au-dessous de la dédicace à Robert Colcanap tombé en 1943 à l’âge de vingt et un an. Celui-ci était le benjamin du groupe de bombardement « Lorraine » auquel appartenaient Charles-Valère Feuvrier et Romain Gary. Il est donc très probable que l’écrivain offre cet exemplaire de luxe, en souvenir de leur ancien camarade, à Charles-Valère, peut-être destiné à l'un de ses parents proches.
Romain Gary et Charles-Valère Feuvrier resteront liés au fil des décennies. David Bellos rapporte que le futur général Feuvrier sera le témoin de Gary à son mariage avec Jean Seberg en 1963. Il occupe à cette époque la fonction de chef de la sécurité militaire. Par ses soins, l'union sera scellée à l'abri des regards, dans le village corse de Sarrola-Carcopino.
Émouvant exemplaire de l’édition originale sur grand papier, réunissant trois camarades ayant combattu ensemble pendant la Seconde Guerre mondiale.