Pliure centrale inhérente à la mise sous pli.
"Léger comme une antilope / Il dansait, fumant son clope / Une java pleine de syncopes / Elle en eut le coeur cassé"
"Palmiers de Tahiti / Chansons des plages bleues / Soleil de Tahiti / Que j'étais heureux"
Amis que je vous raconte / La vie triste et pleine de honte / D'un horrible mécréant / Qui mourut voici cent ans / Doué d'une nature immonde / Du jour où il vint au monde / Il souffrit de priapisme / On lui mit un sinapisme / Pour lui calmer ses ardeurs
Belle lettre autographe signée de Colette adressée à son amie Bolette Natanson. Deux pages rédigées à l'encre sur un papier bleu. Pliures transversales inhérentes à la mise sous pli de la missive.
Cette lettre a probablement été adressée à Bolette à la suite d'un cadeau fait à sa "vieille amie" : "Ah ! dangereuse Bolette ! Je ne peux rien dire devant toi. Voilà les deux charmantes épaisses petites cuves qui émigrent chez moi." C'est l'occasion pour Colette, très contente de ce nouveau cadeau de dévaloriser avec humour les précédentes oeuvres de la designeuse : "Désormais tes cadres sont moches, tes miroirs troubles comme une conscience d'honnête homme, et tes papillons sont - horreur ! - fidèles !" Les fameux "papillons", naturalisés et enfermés dans des cadres de verre, sont visibles sur plusieurs photographies de l'écrivaine dans son intérieur.
Evoluant depuis sa plus tendre enfance dans les milieux artistiques - elle est la fille d'Alexandre et la nièce de Thadée Natanson, les créateurs de la fameuse Revue Blanche - Bolette Natanson (1892-1936) se lia d'amitié avec Jean Cocteau, Raymond Radiguet, Georges Auric, Jean Hugo ou encore Colette.
Passionnée par la couture, elle quitte Paris pour les Etats-Unis avec Misia Sert, grande amie de Coco Chanel et est embauchée chez Goodman. Avec son mari Jean-Charles Moreux, ils créèrent en 1929 la galerie Les Cadres boulevard Saint-Honoré et fréquentèrent de nombreux artistes et intellectuels. Leur succès fut immédiat et ils multiplièrent les projets : la création de la cheminée de Winnaretta de Polignac, la décoration du château de Maulny, l'agencement de l'hôtel particulier du baron de Rothschild, la création de cadres pour l'industriel Bernard Reichenbach et enfin la réalisation de la devanture de l'institut de beauté de Colette en 1932. Bolette Natanson encadra également les œuvres de ses prestigieux amis peintres : Bonnard, Braque, Picasso, Vuillard, Man Ray, André Dunoyer de Segonzac, etc. En dépit de cette fulgurante ascension, elle mettra fin à ses jours en décembre 1936 quelques mois après le décès de son père.
Belle lettre autographe signée de Colette adressée à son amie Bolette Natanson. Deux pages rédigées à l'encre sur un papier bleu à en-tête de l'immeuble Marignan, demeure de l'écrivaine entre 1936 et 1938. Pliures transversales inhérentes à la mise sous pli de la missive.
Emouvante lettre adressée par Colette à sa proche amie suite au décès de son père Alexandre Natanson : "[...] ce dimanche va être un dimanche bien pénible. Je t'écris à l'heure juste où tu conduis ton père." Consciente de la souffrance et du "chagrin" de sa "chère Bolette", elle lui témoigne affectueusement son soutien "On croit toujours que la pensée, qui est une force, touche son but aussi bien qu'un message écrit.", achevant sa lettre sur une très belle déclaration : "Beaucoup de visages humains se penchent vers le tien et tu ne les aimes pas tous. Le mien, que tu ne verras pas, te suit de loin et s'inquiète de toi." Bolette se suicidera quelques mois plus tard.
Evoluant depuis sa plus tendre enfance dans les milieux artistiques - elle est la fille d'Alexandre et la nièce de Thadée Natanson, les créateurs de la fameuse Revue Blanche - Bolette Natanson (1892-1936) se lia d'amitié avec Jean Cocteau, Raymond Radiguet, Georges Auric, Jean Hugo ou encore Colette.
Passionnée par la couture, elle quitte Paris pour les Etats-Unis avec Misia Sert, grande amie de Coco Chanel et est embauchée chez Goodman. Avec son mari Jean-Charles Moreux, ils créèrent en 1929 la galerie Les Cadres boulevard Saint-Honoré et fréquentèrent de nombreux artistes et intellectuels. Leur succès fut immédiat et ils multiplièrent les projets : la création de la cheminée de Winnaretta de Polignac, la décoration du château de Maulny, l'agencement de l'hôtel particulier du baron de Rothschild, la création de cadres pour l'industriel Bernard Reichenbach et enfin la réalisation de la devanture de l'institut de beauté de Colette en 1932. Bolette Natanson encadra également les œuvres de ses prestigieux amis peintres : Bonnard, Braque, Picasso, Vuillard, Man Ray, André Dunoyer de Segonzac, etc. En dépit de cette fulgurante ascension, elle mettra fin à ses jours en décembre 1936 quelques mois après le décès de son père.
Lettre autographe signée d'Antoni Tàpies adressée à Georges Raillard, son proche ami et plus grand spécialiste français de son travail. Feuillet rédigé au stylo à bille bleu sur un papier à en-tête au nom de l'auteur avec en queue son adresse à Barcelone "C. Zaragoza, 57 - Tel. 217 33 98 - Barcelona-6". Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli de la lettre.
L'artiste catalan écrit à son ami à propos d'articles de journaux dont un qui a été publié dans le quotidien catalan l'Avui : "Voici l'article que tu m'as demandé. J'ajoute un de l'AVUI où j'amplifie quelques détails. Merci encore pour ta présence à Sénanque. Nous pensons beaucoup à vous et envoyons nos félicitations pour le petit-fils..."
Une exposition d'Antoni Tàpies avait été organisée à l'abbaye de Sénanque du 9 juillet au 29 août 1983.
Etonnante lettre autographe signée d'Antoine Blondin, adressée à Roger Nimier à son bureau parisien de la N.R.F. , dans laquelle il narre, peut-être pas tout à fait à jeun, ses avanies à vivre "maritalement avec un séminariste du nom de Prébende Alexis".
29 lignes sur un feuillet remplié.
Enveloppe jointe.
Publiée dans À mes prochains: lettres, 1943-1984, éd. Alain Cresciucci, 2009, p. 110.
Sur un ton humoristique et très décalé, Antoine Blondin dresse à son "cher ami" une liste d'édifiants évènements liés à son existence mayennaise et qu'il énumère, car "je crois que le moment est venu de t'instruire de certaines choses qui me sont arrivées."
Il en vient à décrire le spartiate lieu d'habitation qu'il partage en colocation, certainement dans les effluves d'alcool, mais aussi pour se soustraire aux lénifiantes et pompeuses mondanités lavalloises auxquelles sa notoriété de plume le soumet, : "Nous habitons non loin du viaduc(que), une baraque en bois... de 7 mètres de long sur 3 mètres 25 de large. Elle doit dater de la première occupation américaine, celle de Pershing et Dos Passos." et les doutes qu'il nourrit à l'égard de son compagnon de cabane : "Je soupçonne Alexis, je l'appelle Alex, de ne pas être entièrement défroqué, car il s'absente aux heures de la messe en me laissant - naturellement - toute la vaisselle et tous les petits travaux. Dois-je m'en ouvrir à lui ?"
Mais il tient tout de même à rassurer son ami qu'il poursuit un semblant de vie sociale même s'il concède, faussement ingénument, qu'il ne se sent plus trop en odeur de sainteté à Laval : "Je n'ai pas rompu pour autant mes attaches avec le Grand Hôtel mais je n'y passe que pour prendre mon courrier qu'on ne me donne qu'au compte-gouttes, car je suis devenu un sujet d'opprobre pour la cité - je me demande pourquoi." et qu'il honore malgré tout les invitations officielles : "Le préfet de la Mayenne, m'a traité hier avec quelques écrevisses et des perdreaux assortis de confitures d'airelles (!!), c'est un épicurien, comme toi et moi, célibataire et lettré. Je me permets de le citer."
Cette agréable hospitalité préfectorale lui ouvre des perspectives qu'il livre à Roger Nimier, son ami de beuveries et de festins mémorables : "Il y a 93 ou 97 départements - en tout cas, moins de cent. Nous devrions vivre des préfectures. Ce sont de bons endroits. Il y règne un climat de famille que nous avions présavouré, si j'ose dire, à Lille. Morpion de préfecture, sans être une condition très honorable, est une situation d'attente."
Pour finir, Antoine Blondin s'autorise cette demie interrogation empreinte de certitude : "Alexis m'embarrasse ?"
Belle manifestation de l'esprit anarchiste et loufoque qui dirigeait les pas, pas souvent assurés mais toujours imbibés, d'Antoine Blondin, et de la fraternelle et tonitruante amitié qui l'unissait à Roger Nimier.
A propos de la profonde amitié que Blondin témoignait à Roger Nimier et du mythe des Hussards, l'auteur déclara à Emmanuel Legeard qui l'interrogeait : « Ce sont les "hussards" qui sont une invention. Une invention "sartrienne". En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part... d'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures."
Lettre autographe inédite datée et signée, rédigée à l'encre noire et adressée à un notaire. Au verso, probablement de la main d'un secrétaire, la mention « Sade du 1er avril 1793 » ; sous cette mention, une courte phrase de la main du Marquis : « pour que j'écrire à Gaufridy de lui envoyer de l'argent ».
Quelques pliures transversales inhérentes à la mise sous pli.
Longue lettre adressée à un notaire alors que le Marquis, rendu à la liberté le 2 avril 1790 par l'abolition des lettres de cachet, est libre et tente de mettre de l'ordre dans ses affaires.
Après la Révolution ses fils ont émigré et il ne les a pas suivis. Son nom figure pourtant sur la liste des personnes ayant quitté la France en raison des troubles révolutionnaires : « J'espère qu'avec tout cela je parviendrai à faire effacer mon nom de dessus cette fatale liste d'émigrés. » Soucieux de ne pas être considéré comme un ci-devant Marquis en cette période précédant la Terreur, il insiste sur la persécution dont il serait victime malgré sa bonne volonté : « C'est une atrocité sans exemple que de m'avoir joué un pareil tour à moi qui n'ai pas quitté Paris depuis la révolution, et qui depuis cette époque n'ai pas cessé de donner les preuves les moins équivoques de mon patriotisme ».
Sade dénonce également dans cette missive la complexité des rouages de l'administration française après la Révolution : « Je viens d'envoyer à M. Lions le certificat de résidence qui convient et j'y ai joint une pétition au district qu'il me dit être (...) essentielle. » Impécunieux, il prie son avocat « d'exciter le zèle de ceux qui [lui] doivent et de les engager à compter le plus d'argent qu'il percevront tout de suite à M. Gauffridi (sic) » et n'hésite pas à se montrer complaisant pour arriver à ses fins : « ne me ménagez pas alors je vous en conjure (...) conservez moi toujours votre soin et votre amitié (...) Je vous embrasse et salue de tout mon cœur. »
Les efforts de Sade seront vains, en décembre 1793 il est incarcéré aux Madelonettes, avant d'être admis, grâce à sa bonne amie Mme Quenet, à la maison Coignard de Picpus, un établissement de santé abritant les riches suspects.
Intéressante lettre inédite montrant l'infortuné Marquis aux abois, lors de l'un de ses rares moments de liberté.
Je m'en allais à la plage / Avec mon petit panier / Chercher des crab', des coquillages / Et des tas de crustacés
"Y a des bals pour les pompiers / Et les joyeux militaires. / Y en a pour les vieux notaires / Et les sombres charcutiers."
Comme devant une place / Pleine de gens et de bruit / Je reste figé sur place / Arrêté devant ma vie
Ce que j'aime dans la romance / C'est l'moment où ça commence / Le moment où je la vois / Toute neuve devant moi