Ensemble de 3 vues photographiques originales d'oeuvres de Nicolas de Staël par Denise Colomb, en tirage d'époque.
Traces de plis et petites déchirures aux extrémités du cliché des deux nus. Discrète décharge d'un papier dactylographié en marge du cliché de la toile des Fleurs. Traces sombres et plis en marge du cliché de la toile représentant un nu seul.
Clichés représentant trois toiles prises dans l'atelier du peintre, au 7 de la rue Gauguet à Paris, un an avant sa fin tragique. On y retrouve une toile de sa célèbre série Fleurs, réalisée entre 1953 et 1954, ainsi que deux toiles représentant des nus, un sujet devenu l'une des clés de voûte de son travail sur le rapport entre le fond et la figure à partir de 1951 et jusqu'à sa mort en 1955.
Les photographies furent prises par Denise Colomb, grande portraitiste du XXe siècle, qui immortalisa Antonin Artaud, et réalisa des vues spectaculaires des ateliers de Giacometti, Picasso, Soulages et Miro.
"On dit que son atelier était une caverne de potier paléontologique. A sédiments, couches du paléo... Un creuset, un grand puits matériel, criblé de pigments, de pinceaux, de pots de truelles plâtrées, de seaux, de chiffons. Dans une forte odeur de térébenthine. Un atelier gorgé, souillé, empanaché de crasses, des pâtes de la maçonnerie. Son envergure, sa force, sa hauteur de hunier s'élançent dans ce cratère de Vésuve. Légèrement déboussolé, il incline, il verse. Peindre, pour lui, c'est être en proie au vertige, à des bifurcations imprévisibles d'accident, de hasard." (Patrick Grainville, Les Yeux de Milos).