Édition originale de la traduction française établie par Michel Vaucaire, futur parolier de la fameuse chanson Non, je ne regrette rien, interprétée par Édith Piaf. L’un des rares exemplaires nominatifs imprimés sur japon.
Traces de pliures verticales sur le dos, infimes manques angulaires sur le dos et les plats, traces de gommage sur les deux premiers feuillets, exemplaire tel que paru.
Ouvrage illustré de 9 photographies en noir et blanc, dont une sur la couverture.
Lorsque paraît cette édition française en 1931, Johnny Weissmuller, âgé de 27 ans, a déjà mis fin à sa brillante carrière de nageur. À cette époque, le public français le connaît très bien. Ses premiers exploits olympiques eurent lieu à Paris, en 1924, où il remporta trois médailles d’or. Quelques années plus tard, en mai 1930, il fit sensation à nouveau auprès des Parisiens en inaugurant la piscine Molitor, puis en y travaillant comme maître-nageur. Un surnom latin lui fut même attribué par ses contemporains, comme le rapporte David Fury dans Kings of the Jungle : l’Adonis de la natation.
Il n’est pas surprenant ainsi que son livre sur la nage du crawl, publié pour la première fois en juin 1930, soit traduit dès 1931 en français. L’ouvrage de Johnny Weissmuller fascina dès sa publication aussi bien les lecteurs sportifs amateurs que professionnels. Selon Cecil M. Colwin, l’attrait du livre réside en partie dans ses images fixes tirées de séquences filmées. Grâce à celles-ci, le lecteur suit, presque en temps réel, le champion en pleine démonstration de natation. D’autres illustrations, plus décoratives qu’instructives, plurent tout autant : sur ces autres images, l’athlète américain, vêtu d’un maillot de bain « Molitor », promeut la piscine Art Déco.
L’année de publication de cette édition française coïncide avec un autre fait marquant pour l’homme-poisson. En octobre 1931, le célèbre nageur signe en effet son premier contrat pour incarner Tarzan au cinéma, rôle qu’il obtient devant Clark Gable. Jusqu’en 1947, il l’endossera à douze reprises. Son « cri de victoire » que l’on devine sur la photographie de couverture présage déjà l’homme-singe qu’il s’apprête à interpréter :
« Weissmuller n’avait pas seulement le physique de l’emploi, il avait ce visage – sensuel, bestial et magnifique – qui respirait la jungle... la vie sauvage. Sans l’ombre d’un doute, Johnny restera le plus grand Tarzan de tous les temps. – Sol Lesser, producteur de 16 films de Tarzan » David Fury, Kings of the Jungle, An Illustrated Reference to « Tarzan » on Screen and Television, 2011.
Exceptionnel exemplaire sur japon de l’édition originale française. Lorsque l’ouvrage sort en 1931, l’illustre nageur est sur le point d’entamer sa seconde carrière dans laquelle il excellera aussi : le cinéma.