Quand un auteur timide et modeste comme Patrick Modiano est subitement mis en lumière par une Académie aussi prestigieuse que celle du Prix Nobel, le discours de réception qu'il prononce est à son image : humble. Mais les idées en sont aussi affirmées que la parole est hésitante, et notamment la défense de la Littérature avec un grand L.
On peut en effet percevoir dans le choix des auteurs cités par Modiano à quel point il a été marqué dans ses lectures et influencé dans son écriture par les grands écrivains : Shakespeare, Tolstoï, Edgar Poe, Melville ou Stendhal, Flaubert, Proust, Baudelaire, Dickens, Mallarmé, Yeats, Racine, Homère...
Une conviction en émerge, qui expose la nécessité pour l'avenir de la conservation et de la transmission des grandes oeuvres littéraires, et, avec elles, des idées et de l'histoire de l'humanité : " c’est sans doute la vocation du romancier, devant cette grande page blanche de l’oubli, de faire ressurgir quelques mots à moitié effacés, comme ces icebergs perdus qui dérivent à la surface de l’océan."
Les académiciens du Prix Nobel l'ont bien compris, qui ont souligné chez Modiano "l’art de la mémoire avec lequel sont évoquées les destinées humaines les plus insaisissables".
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