"Parmi les objets les plus émouvants de la foire cette année figure ce manuscrit inédit et alternatif de travail de Lettre à un otage d’Antoine de Saint-Exupéry (New York, 1942 ; 10 000 $ ; Le Feu Follet, Paris). Lettre à un otage a commencé comme une préface à un roman de l'ami cher de Saint-Exupéry, Léon Werth, à qui il avait dédié Le Petit Prince.
Ces pages comprennent des versions du texte auparavant inconnues et fortement révisées, y compris cette variation : « La fracture du monde moderne nous plonge dans une époque sombre où il n’y a plus de formules évidentes ou universelles. Les problèmes sont incohérents, les solutions irréconciliables. Les différentes conciliations ne satisfont pas. La vérité d’hier est morte. Celle d’aujourd’hui n’est pas encore créée et chacun ne détient qu’une portion de la vérité... »
Puis, Saint-Exupéry a retardé la publication du roman, publiant à la place son essai seul. Dans ces pages, nous apprenons pourquoi : il craignait des représailles nazies contre Werth, alors vivant en France occupée. Il s'agit du dernier ouvrage publié avant la disparition de Saint-Exupéry."