Envoi autographe signé d'Huguette Jean-Herbert à Alain Vernay et sa femme.
Ouvrage illustré d'un frontispice photographique.
Plats légèrement ombrés, agréable état intérieur.
Né en 1821 à Laval, Charles Landelle s'installe à Paris à l'âge de quatre ans, puis intègre l'École Royale des Beaux-Arts en 1837 comme élève de Paul Delaroche et Ary Scheffer. Au début de sa carrière, Landelle peint plusieurs portraits pour subvenir à ses besoins. Très influencé par la peinture italienne après des voyages dans le Sud de la France et en Italie, il copie quelques toiles des grands maîtres de la Renaissance au Louvre. Médaillé au Salon dès ses premières expositions pour Fra Angelo recevant les inspirations de Dieu (1842) ou Sainte Cécile (1848), il s'illustre par des sujets religieux et historiques qui lui permettent de gagner la reconnaissance de la haute société de son époque. Ses succès critiques au Salon lui assurent vite de nombreuses commandes d'État, notamment Le Repos de la Vierge en 1854 qui lui vaut d'être décoré de la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. Cette même année il réalisa au pastel le portrait d'Alfred de Musset, aujourd'hui conservé au Musée du Louvre. L'artiste embrasse donc une carrière de peintre officiel entre commandes d'État et portraits de membres de la haute société. Capable de s'adapter au goût et aux modes de son temps, Landelle gagne vite une notoriété qu'il sait entretenir, n'oubliant jamais d'offrir un portrait ou une toile à ses bienfaiteurs. Dans la deuxième partie de sa carrière, après que la part officielle de celle-ci se fut quelque peu essoufflée, l'artiste effectue de nombreux voyages au Maroc, en Égypte, en Algérie et se consacre à l'orientalisme qui occupera une grande part de sa production jusqu'à sa mort en 1908.
Aujourd'hui un certain nombre de ses oeuvres est conservé en musée. Un fond important a été légué à sa ville d'origine, Laval mais on retrouve également certaines de ses oeuvres au musée du Louvre, au musée Ingres de Montauban, au Musée des Beaux-arts de Grenoble, de Pau, Rouen ou encore au château de Versailles.
Attention : Nous n'assurons pas le transport de cette oeuvre.
« Dans sa cosmogonie, chaque chose, chaque être, végétal, animal ou humain, mérite le même respect. Car tous sont confrontés à la même loi d'airain : la solitude. » (Luc Desbenoit).
« Les photographies de Marc Trivier écrivent une tragédie de la lumière, celle-ci n'accueillant les êtres - hommes, arbres ou bêtes - qu'en les brûlant, avant disparition. » (Xavier-Gilles in Le Monde Libertaire).
« De trente-cinq ans de pratique photographique, d'obsessions, c'est peut-être ça qui reste : un mode d'enregistrement singulier de la brûlure de la lumière, décliné d'une image à l'autre, en une succession de propositions qui se ressemblent et pourtant chacune est aussi singulière que la fraction de temps auquel elle renvoie. » (Marc Trivier).
« La photographie ne dit qu'une chose : « C'était. » On ne fixe que ce qui a été. S'il y a une tragédie, elle est là. » (Marc Trivier)
« (...) au lieu d'être un portraitiste d'écrivains et d'artistes parmi tant d'autres, il se marginalise par son dispositif : sous prétexte de réglages, il fait attendre ses modèles, il les fait poser plusieurs minutes ce qui leur donne un air las. Il attend peut-être un comportement plus naturel. Et on se retrouve face à Francis Bacon en équilibre précaire, Samuel Beckett, Jean Dubuffet ou encore Michel Foucault plus ou moins tassés sur leur chaise. Des images intimes. » (Sylvie Rousselle-Tellier, « Une image de fatigue chez Marc Trivier », Marges 2004).
« Je lisais Genet ; pour moi Genet, c'était des lettres sur un livre. Et puis un jour j'ai vu son portrait, il y a eu comme une fracture. Comment était-il possible que ces signes soient aussi quelqu'un ? Faire un portrait, c'est ressouder le nom et le visage. » (Marc Trivier).
« Ce qui m'intéressait, ce n'était pas de photographier simplement un corps ou un visage, mais cette situation particulière qui est quelqu'un en train de faire la photo de quelqu'un d'autre. » (Marc Trivier).
Bien des choses semblent opposer Warhol et Trivier. Andy Warhol est l'artiste du multiple, dont l'art nait de la métamorphose de l'artificiel consumériste et se joue de la prolifération de l'identique. Marc Trivier, lui, est un adepte de la rareté, chacune de ses photographies est réduite à quelques rares tirages tous différents par le temps et les variations du développement réalisé par l'artiste. Andy Warhol connait l'importance de l'image qui finit même par remplacer la personne elle-même. Il sait que les hommes jouent des rôles et c'est ce jeu qu'il capture. Ses séries diverses sur Elvis Presley, Marylin Monroe, ou encore Mao, montrent ce passage au statut d'icône qui rend ces êtres humains immortels et qui détruit aussi par là leur humanité pour en faire des images. Les photographies de Trivier accentuent à l'inverse la présence d'un corps pesant et faible dont l'artiste ne peut se débarrasser et qui fait obstacle à sa sacralisation.
Fidèles à l'esprit de Warhol, les clichés photographiques que l'on connait de lui le présentent tantôt en star du rock, arborant son perfecto et ses lunettes de soleil à la manière de son protégé Lou Reed, tantôt en artiste excentrique, cheveux ébouriffés, ou simulant un match de boxe contre Basquiat.
Chacune de ses photographies est ainsi une savante mise en scène de son personnage, maitrisée à l'excès, image de son image, que le maître de l'icône moderne contrôle entièrement.
La photographie de Warhol par Marc Trivier présente une toute autre personne. Déséquilibré par une très légère contre-plongée, et projeté sur une toile noire placée derrière lui et qui découpe la scène en triptyque, le corps d'Andy Warhol semble s'extraire de ce fond obscur, tandis que ses jambes et ses lourdes bottes, légèrement surdimensionnées par la prise de vue, trônent inutiles au premier plan.
Surpris par la longue attente que Trivier impose à ses modèles, Andy Warhol fixe le spectateur avec étonnement, comme pris en flagrant délit de désœuvrement, impression accentuée par les doigts croisées de l'artiste.
Portrait unique d'un artiste qui voulait « être du plastique » et qui, sous l'œil de Trivier, révèle sa part d'intimité et la fragile humanité d'un corps sans artifice.