Ouvrage illustré de figures hors-texte.
Agréable et rare exemplaire.
Edition originale. Un frontispice.
Reliure en pleine basane blonde d'époque. Dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge. Coiffe de tête élimée. Un trou en queue. 2 coins émoussés. Frottements.
Édition originale, assez rare ; une contrefaçon est parue à la même date à Amsterdam.
Reliure en plein veau blond glacé et marbré d'époque. Dos lisses ornés. Pièces de titre et tomaisons de maroquin rouge. Un petit manque en tête du tome I. Cinq coins émoussés. Frottements. Bon exemplaire.
Sans aucun doute la plus ambitieuse et la plus remarquable étude de Bonnet qui lui valut l'appellation de père de la biologie moderne. Cette oeuvre de biologie théorique puisant sa source dans une réflexion multi-disciplinaire et son postulat chez Leibniz (l'immortalité de l'âme) prétend que la Terre subit périodiquement des catastrophes universelles qui détruisent presque toute vie et que les survivants montent chaque fois d'un degré sur l'échelle de l'évolution. Bonnet fut le premier à utiliser le terme d'évolution dans un contexte biologique. L'ouvrage préfigure également la psychologie expérimentale. Il existerait en chaque être des germes qui lui préexistent et assure la survie de l'espèce, la thèse de Bonnet annonçant les théories et découvertes des gènes.C'est la cécité qui chez Bonnet mit un arrêt aux expérimentations et l'engagea sur la voie de la réflexion philosophique.
Nouvelle édition. L'originale est parue en 1740, sans les suppléments. Le Supplementum primum est daté 1754 et le secundum de 1760. Illustré d'un portrait au frontispice, de vignettes de titres, d'une planche dans la première partie du Supplementum secundum et d'une seconde planche dans la troisième partie. Les parties des Supplementum ont des pages de titre séparées.
Reliures en plein veau brun d'époque. Dos à nerfs orné. Pièces de titres et de tomaisons en maroquin rouge. Pièce de titre du tome III en partie manquante. Coiffe inférieure du Supplementum rimum élimée et coiffe supérieure idem. Frontispice détaché.
L'ouvrage constitue une somme incontestable de référence pour la médecine et la chimie (appliquée à la médecine) au XVIIIème siècle. Le médecin et physicien allemand Frédéric Hoffmann (1660-1742) fut professeur de médecine et de physique à l'université de Halle, il fut également un important praticien et a joué un rôle non négligeable dans le développement de la chimie médicale moderne.
Édition originale. Rare.
Reliures en plein veau d'époque. Dos lisse à filets. Pièces de titre et de tomaison rouges et noires. Filets d'encadrement sur les plats. Tranches dorées. Quelques frottements.
Antoine de La Salle (1754-1829), philosophe et scientifique, fut certainement l'un des penseurs les plus curieux de son époque, ses idées, parfois fantasques et brouillonnes firent de lui le chef de l'école physico-morale. La physiognomonie a naturellement une part importante dans cette théorie. La Mechanique est à la fois un traité classique de physiognomonie, et une façon nouvelle d'envisager les rapports entre le moral et le corps dans une perspective éducative. Outre cela, la Mechanique est également un traité de l'entendement et de la logique, on y trouve des théories sur la phonétique et la linguistique, en bref tout ce qui touche à l'homme, moral, intellectuel et physique. La Salle eut une vie mouvementée, fit de nombreux voyages, visita l'Amérique et l'Asie, étudia les rapports du bouddhisme et du christianisme, écrivit une Histoire de la Chine inédite, et apprit l'arabe. Puis, ayant quitté la marine, il arpenta l'Europe, vivant en Espagne puis en Italie avant de revenir s'installer à Paris où il se consacra à la philosophie et aux sciences.
Edition originale abondamment illustrée.
Reliure de l'éditeur en pleine toile noire, dos lisse, exemplaire complet de sa jaquette illustrée.
Notre exemplaire est enrichi d'un envoi autographe daté et signé de Jean Dubuffet à Robert Dauchez à qui il a offert cet ouvrage : "Jean Dubuffet adresse son amical salut à Robert Dauchez. Paris, nov 1975."
Edition originale du numéro de cette revue pacifiste fondée par le militant socialiste et anarchiste Henri Guilbeaux.
Contributions d'Henri Guilbeaux "Propos actuels (Pacifistes - Historiens et journalistes - Minoriités)", Marcel Martinet "Tu vas te battre !", Selma Lagerlöf "Le brouillard"...
Numéro illustré d'un bois gravé de Frans Masereel intitulé 'Demain'.
Véritable édition originale de la traduction française établie par J.-J. Cabanis.
Gay 197 et Bourquelot VI, 232 citent une édition de 1832, chez le même éditeur, mais avec un titre différent : "Esquisses africaines". La collation étant identique, il s'agit probablement de l'édition de 1831 avec un nouveau titre.
Annotations à la plume en tête du premier plat de couverture, quelques petites rousseurs sans gravité, une pâle mouillure en marge droite de la page de faux-titre allant en s'amenuisant sur les suivantes.
Reliure en demi veau bleu pétrole, dos lisse orné de doubles filets dorés, pièce de titre de maroquin rouge, plats de papier marbré, couvertures conservées et doublées, reliure moderne signée Laurenchet.
L'auteur, officier au corps royal britannique du génie, publia l'ouvrage en anglais deux ans auparavant, donnant un aperçu très pertinent sur la vie dans la colonie du Cap et chez les Cafres dans le premier quart du XIXe siècle.
"There is some information respecting the lives of the Boers of the interior at this period, with a description of the Hottentots and Kaffirs, and of the slave system of the country, together with some sporting tales." Cf. Mendelssohn II, pp 248-249.
Description du Cap, la société, danses d'esclaves, bal masqué, vins du cap, chasse du tigre, les Hottentots, ville de Graham, les Cafres, plantes et fleurs, rivière du Grand Poisson, les Bochimens, montagnes et rivières, animaux sauvages, oiseaux, chasse de l'éléphant, Wesleyville, passage de la Kei, Kraal d'Hinza, relâche à Sainte-Hélène, habitation et tombeau de Napoléon, etc.
Plusieurs chapitres sont consacrés à la chasse (pas dans Thiébaud).
Nouvelle édition, portant le nombre de volumes à 10 contre 7 parus jusqu'alors. L'oeuvre parut dans une version luxueuse, in-4 (certains tirages in-8 ont par ailleurs un papier plus épais et de plus grande qualité et n'ont pas la même collation) et dans une version plus modeste. Dix superbes frontispices par Moreau Le jeune illustrant le colonialisme dont le portrait de Raynal au tome 1 par Cochin regravé par Lardy.
Reliure en pleine basane brune d'époque. Dos lisse de 2 fers différents caissonnés et richement décorés. Pièce de titre de veau rouge, pièce de tomaison de veau noir. Au tome 6, coiffe de tête en partie manquante. Les dos des tomes 1, 2, 5, 7 avec perte de dorures. Les plats de tous les tomes affectés par de fortes épidermures avec larges manques sur les plats inférieurs des tomes 7 et 10. Au tome 4, trace de mouillure pâle au coin droit haut sur les 6 premiers feuillets, reprenant timididement sur quelques autres feuillets plus loin, notamment les derniers en marge. Tome 1, un feuillet avec une partie de la marge manquante ; idem tome 4 et 7. Tome x, 8 feuillets avec une pliure. Tome I, feuillet 113, manque en marge avec une déchirure.
Publiée pour la première fois en 1771 en 7 volumes, l'Histoire philosophique des deux Indes a connu un succès fulgurant dans toute l'Europe et l'Amérique ; son succès est essentiellement dû à la critique sévère du colonialisme, de l'exploitation, de l'esclavage et du mercantilisme. Il fut condamné à être supprimé par arrêt du Conseil du 19 décembre 1779 et condamné au feu par arrêt du Parlement de Paris du 25 mai 1781. Livre emblème du siècle des Lumières, se présentant comme une histoire du commerce international, l'oeuvre est avant tout un violent brûlot contre le colonialisme européen et son arrogance, l'esclavagisme et l'asservissement des peuples, contre l'Eglise qui prête son concours à l'hypocrisie européenne. On sait aujourd'hui que Diderot a collaboré dès la première édition et qu'il a supervisé l'organisation des textes, qu'il perfectionnera dans la troisième édition (en ajoutant de nombreux textes de sa plume et de celles d'autres collaborateurs, tel D'Holbach), transformant l'oeuvre initiale en une véritable machine de guerre du parti des philosophes. Le livre cherche et implore même des solutions pacifiques, d'ententes entre les peuples. L'histoire ne s'y trompa pas puisqu'elle vit en Raynal un promoteur de la Révolution française. Il faut enfin noter que l'ouvrage concerne le commerce mondial, aussi bien en Amérique du Sud, qu'en Asie et en Europe, et tous les pays sont étudiés et représentés, le Pérou et le Chili par exemple. Le 6e volume renferme une description physique, économique et politique des colonies américaines. L'ouvrage de Raynal constitue le plus important document bibliographique sur l'Amérique et le premier livre à accorder aux colonies une telle importance.
« Et que dire de la façon dont est construit le Voyage [de Léry] ? - Qu'il est on ne peut plus moderne. Construit comme la monographie d'un ethnographe contemporain [...] Je l'ai déjà écrit, je le répète : il s'agit vraiment là du premier modèle d'une monographie d'ethnologue. » (Claude Lévi-Strauss)
Edition illustrée de 8 planches hors-texte et une dépliante intitulée « Pourtrait du combat entre les sauvages Tououpinambaoults & Margaias Ameriquains » qui manque presque toujours. La toute première édition de cet ouvrage parut à La Rochelle en 1578. Il s'agit ici de la dernière éditée du vivant de l'auteur. Deux autres sont parues en latin, également à Genève en 1586 et 1594.
Reliure de l'époque en plein veau jaspé brun, dos à cinq nerfs richement orné, double filet doré en encadrement des plats. Coiffes, mors et coins restaurés. Deux pages présentant de petites déchirures sans manques et quelques infimes travaux marginaux de vers en marge basse de certains feuillets sans atteinte au texte. La planche dépliante a été renforcée au dos à l'aide de discrètes bandes de papier. Une tache d'encre à la page 324, ne gênant pas la lecture. La nudité de la planche page 121 a été biffée d'un pudibond trait de plume. Une note marginale du temps à la page de dédicace.
Modeste cordonnier bourguignon, Jean de Léry (1536-ca. 1613) se convertit très tôt à la Réforme et effectua un premier voyage à Genève auprès de Jean Calvin en 1552. En 1557, le théologien lui ordonna de rejoindre les protestants de la « France antarctique » de Nicolas de Villegagnon, établissement français fort de deux cents hommes, sur l'Île Coligny, aujourd'hui Île Villegagnon, située dans la baie de Rio de Janeiro. Si la concorde religieuse sembla au départ fonctionner, les protestants furent chassés de l'île et contraints de partager la vie des Indiens Tupinambas. Jean de Léry côtoya dix mois cette tribu guerrière qu'il ne parvint cependant pas à évangéliser. Ce séjour marqua profondément le jeune Jean de Léry qui fut partagé entre sa fascination pour ce peuple cannibale et son propre rejet du paganisme.
A son retour en France en 1558, ses amis le pressèrent de livrer son témoignage. L'ouvrage ne fut pourtant publié qu'en 1578, Jean de Léry ayant égaré deux fois son manuscrit. Le succès fut immédiat et cet étonnant texte décrivant les différents aspects de la vie des indigènes du Brésil connut cinq éditions du vivant de son auteur.
Il convient néanmoins de replacer la parution de cet important ouvrage dans le contexte de l'Europe des guerres de religion. En effet, L'Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil constitue une réponse directe au récit intitulé Les singularitez de la France antarctique, publié en 1557 par André Thévet, aumônier catholique de l'expédition du vice-amiral de Villegagnon. Pour Léry le livre de Thévet, qui n'a séjourné que quelques semaines au Brésil en 1555 et a fréquenté la même tribu des Tupinambas, est totalement mensonger. Les gravures du livre de Léry, contrairement à celui de Thévet, ne décrivent pas les Tupinambas comme des cannibales répugnants. Elles dépeignent plutôt leurs célébrations et non des boucheries humaines, car il considère que le cannibalisme est pour les indigènes une affaire de vengeance, un rite traditionnel et guerrier qu'il place en opposition directe au massacre des protestants innocents par les catholiques, notamment celui de la nuit de la Saint-Barthélemy. Jean de Léry va même jusqu'à affirmer que ces cannibales du Brésil, que Thévet représente comme des sauvages, sont plus humains et dignes que les catholiques qui assassinent les protestants innocents sans raison ni rite.
L'ouvrage de Léry, loin de tomber dans l'oubli ni de passer inaperçu, inspira l'un de ses contemporains, Michel de Montaigne, qui dans le premier livre de ses célèbres Essais plaça un chapitre intitulé « Des cannibales ». Le philosophe s'y interroge sur les pratiques anthropophages rapportées par Jean de Léry et la perspective des cruautés européennes, dénonçant ce que les chrétiens s'infligent en Europe au nom de la religion : « Je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu'à le manger mort, à déchirer par tourments et par géhennes un corps encore plein de sentiment, le faire rôtir par le menu, le faire mordre et meurtrir aux chiens et aux pourceaux (comme nous l'avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non entre des ennemis anciens, mais entre des voisins et concitoyens, et, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion), que de le rôtir et manger après qu'il est trépassé. »
Le texte de Jean de Léry, profondément humaniste, fut également beaucoup lu au siècle des Lumières, inspirant ses penseurs et contribuant à véhiculer le mythe du « bon sauvage » cher à Montesquieu (Usbek le Persan), Voltaire (L'Ingénu) ou encore Rousseau (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes).
En mars 1935, Claude Lévi-Strauss âgé de vingt-sept ans, foula pour la première fois le sol brésilien. Dans Tristes Tropiques (1955) il raconte : « Je foule l'Avenida Rio-Branco où s'élevaient jadis les villages tupinamba, mais j'ai dans ma poche Jean de Léry, bréviaire de l'ethnologue. » En 1994, dans un entretien avec Dominique-Antoine Grisoni, il revient sur l'importance de ce texte, découvert peu de temps avant son voyage et qu'il qualifie de « chef-d'œuvre de la littérature ethnographique » : « Le livre est un enchantement. C'est de la littérature. Qu'on laisse l'ethnologie aux ethnologues et que le public lise l'Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil comme une grande œuvre littéraire. Et aussi comme un extraordinaire roman d'aventure. »
Rare exemplaire de ce « bréviaire de l'ethnologue », ouvrage capital et fondateur porté aux nues par les plus grands penseurs humanistes.