La Belle, la Bête & la Poétesse
En 1757, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont enseignait aux jeunes mariées à apprivoiser « La Bête » et à déceler l’humain sous la monstruosité brute. Dix ans après, Jean Chastel adoptait une attitude bien différente envers une autre « Bête » qui sévissait dans le Gévaudan. Les deux histoires connurent de belles destinées littéraires, sans que l’on songe à comparer leurs morales concurrentes.
Deux cents ans plus tard, Valerie Solanas allait proposer aux Belles d’adopter la solution de Chastel pour "amadouer" la Bête de Beaumont, en créant sa «Society for Cutting Up Men».
Du conte de fées à la déclaration de guerre des sexes, Edition-Originale s’intéresse aux 364 autres journées de la femme et aux stratégies des autrices pour construire un monde différent de celui de la poétesse médiévale Christine de Pizan dans lequel : « L’existence de la plupart des femmes est plus dure que celles d’esclaves entre les Sarrasins. »
L'Enquête. Un feu d'artifice d'obscénité et d'extrémisme rigolard : "Society for Cutting Up Men"
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« L'admission de la femme à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation ; elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain et ses chances de bonheur. » (De l'amour)
Bien qu’elle déclare avoir tout connu de l’amour, Valérie Solanas n’a sans doute jamais lu ces lignes de Stendhal. C’est sans aucun espoir ni concession envers le genre masculin qu’elle invente une utopie misandre d’une violence démesurée.
Edition-Originale vous présente la genèse et l’histoire de SCUM, virulent pamphlet féministe à l’opposé de l’humanisme égalitaire d’Olympe de Gouges, mais fondé sur un constat sociologique d’une formidable acuité. Oscillant entre programme politique insurrectionnel, délire paranoïaque et texte poétique, le manifeste de Solanas nous expose finalement un monde où l’existence de la plupart des hommes serait plus dure que celles d’esclaves entre les Sarrasines.