Nous n'avons pu trouver aucun exemplaire de cette photographie dans les collections publiques.
Rarissime photographie originale représentant Charles Baudelaire sur papier albuminé, tirage d'époque au format carte de visite, contrecollée sur un carton de l'atelier Nadar 35 boulevart (sic) des Capucines : « Portrait photographique à nous communiqué par Nadar. Fait le même jour que le précédent, mêmes dimensions avec même costume. Le gilet est toujours déboutonné, mais Baudelaire cache ses mains dans les poches de son pantalon. Vu de face, il paraît plus souffrant et plus triste qu'à la précédente épreuve. » (Ourousof, 1896)
« Autre carte de visite du même jour que le n°4.1 précédent [...] un tirage d'époque albuminé se trouve dans les collections du Musée d'Orsay (Provenance : collection Braive puis collection Marie-Thérèse et André Jammes, 1991, acquis par les Musées Nationaux avec le concours du fonds du Patrimoine [...] musée d'Orsay, fiche 39389) » (S. Plantureux, Charles Baudelaire ou le Rêve d'un curieux).
Ce cliché, réalisé en 1862, a été commercialisé entre 1862 et 1871, comme en témoigne l'adresse du photographe au dos du carton. Seules deux poses de Baudelaire semblent avoir été retenues lors de cette séance.
« S'il est permis à la photographie de suppléer l'art dans quelques-unes de ses fonctions, elle l'aura bientôt supplanté ou corrompu tout à fait, grâce à l'alliance naturelle qu'elle trouvera dans la sottise de la multitude » écrivait Charles Baudelaire dans le Salon de 1859.
On ne connaît que quinze portraits photographiques différents de Baudelaire, réalisés entre 1855 et 1866 (trois séances chez Nadar, trois chez Carjat et une chez Neyt), dont il ne subsiste pour certains qu'un seul exemplaire.
Baudelaire et Nadar se rencontrèrent en 1843 et leur amitié perdura jusqu'à la mort du poète en 1867. Le photographe réalisa au total sept portraits de son ami entre 1855 et 1862. Les deux hommes, plein d'admiration l'un pour l'autre, se rendirent d'émouvants hommages dans leurs œuvres respectives : Baudelaire dédia « Le rêve d'un curieux » (in Les Fleurs du mal) au portraitiste qui lui consacra pour sa part, outre des caricatures et des portraits photographiques, un ouvrage sans fard intitulé Charles Baudelaire intime : le poète vierge (1911).
Rarissime et bel exemplaire de cette photographie peu connue de Baudelaire par le photographe français le plus important du XIXè siècle.
Photographie originale sur papier albuminé, au format carte de cabinet, contrecollée sur carton jaune bordé de rouge de Nadar, avec sa marque au dos, rue d'Anjou St-Honoré.
Portrait de l'actrice accoudée, le visage reposant dans le creux de la main, regardant le photographe ou celui qui regarde la photographie, l'air mélancolique. Très belle photographie. Les photographies de Sarah Bernhardt sont le plus souvent en costume de scène, jouant la comédie, celles la représentant au naturel, plus anciennes et où elle se trouve plus jeune, sont beaucoup plus rares. L'actrice aura été assez fidèle au photographe car on retrouve plusieurs portraits d'elle de ses débuts jusque vers 1900.
Annotation manuscrite au dos.
« Il reste ce visage de la photo de Nadar, qui est sans doute le portrait le plus révélateur d'un homme que la chambre noire ait jamais emprisonné dans sa nuit. Il reste que Nerval, c'est ce visage-là, ce regard intelligent, un peu inquiet, et surtout bon et humble. C'est ce collier de barbe mal soignée, cette calvitie si peu ressemblante aux crânes chauves de la bourgeoisie Louis-Philippe, cette pauvreté si digne et cependant offerte si simplement aux regards de qui veut la voir. Ce sont ces mains encore, oisives et lasses, posées sur les vieux genoux du vagabond, de ces mains dont on dit que l'ouvrier au repos ''ne sait que faire''. Il a plein la tête de travail à donner à ses mains, des livres et des livres à écrire encore, dont il a dressé la liste ; mais non, il reste là, immobilisé dans cet instant de pose devant le photographe, qui pourrait être n'importe quel autre instant, car quelque chose encore le fige, quelque chose que sa langue, la plus subtile du monde, ne saurait nommer. » (Albert Béguin)