Ensemble de 16 lettres autographes signées du peintre John Carlton Atherton, composé de 9 lettres adressées à Julien Levy, et 7 lettres adressées à Lotte Barrit, la secrétaire et gestionnaire de la galerie (19 pages sur 17 feuillets). Toutes les lettres sont signées John Atherton à l'exception de trois signées "Jack". Lettres à en-tête de "The Quarry Bridgefield, Connecticut", trois lettres à en-tête barré et remplacé à la plume "Shaftsbury, Vermont", une autre à l'adresse d'Upper Blackville New Brunswick, Canada
Rare ensemble de lettres du peintre américain John Atherton, célèbre artiste du "réalisme magique", adressé au galeriste Julien Levy, et sa collaboratrice Lotte Barrit.
La galerie Julien Levy, connue pour avoir représenté Max Ernst, Joseph Cornell, Frida Kahlo, and Pavel Tchelitchew, avait donné à Atherton sa première exposition monographique en 1938. Cet ensemble adressé par le peintre date d'une période particulièrement faste marquée par deux expositions, la première au prestigieux Whitney Museum of American Art de New York (15 janvier- 19 février) et à Buenos Aires, au Museo Nacional de Bellas Artes pendant l'été. Il gagne aussi la même année le concours du "National Defense Poster" organisé par le MoMA, après s'être distingué par sa lithographie pour la World's Fair de 1939.
Les lettres à Julien Levy et Lotte Barrit parlent de ses toiles exposées à New York et en Amérique du sud ("J'ai appris par Gene Davis que "Backyard" était au Metropolitan et partait en tournée en Amérique latine"). Le peintre demande des nouvelles sur ses toiles ("Le musée qui s'était renseigné sur "The Pit" l'a-t-il acheté ou refusé ?" "J'aurais particulièrement aimé qu'un [tableau] aille à la Corcoran [Gallery of Art à Washington)"), et organise la fameuse exposition au Whitney Museum ("L'exposition du Whitney n'est-elle pas consacrée aux dessins et aquarelles ? J'ai quelques dessins que je pourrais apporter quand je viendrai, et voir si vous pensez qu'ils valent la peine d'être exposés "). Atherton se confie sur son travail et ses influences : "Votre exposition "Chess" [sur les échecs] a l'air intéressante. Je vais essayer de produire une idée à temps pour vous envoyer un tableau [...] J'ai fait environ une demi-douzaine de peintures jusqu'à présent. Certaines sont assez réussies. [...] La campagne regorge de bons sujets et j'espère trouver de meilleures façons de la peindre au fil du temps". On suit la progression de certaines oeuvres "Le nouveau tableau sera terminé cette semaine - quoi qu'il arrive ! Vous pouvez l'avoir pour ce que vous voulez. Il est à peu près de la taille et de la qualité d'"Industrial landscape", donc le prix devrait être à peu près le même, ou ce que vous jugerez le mieux. Le titre est "The Yard".
Certains passages sont plein d'humour, lorsqu'Atherton s'inquiète de donner une de ses toiles à de "violents communistes" : "Pourriez-vous choisir un de nos tableaux et envoyer le document ci-joint pour les antifascistes ? À moins que vous ne sachiez quelque chose sur cette organisation qui pourrait me conduire à ne pas offrir de tableau. Je ne sais rien d'eux, et j'espère qu'ils ne sont pas tous de violents communistes". Cette correspondance dévoile la confiance absolue de l'artiste pour ce galeriste d'exception, qui avait tant oeuvré pour mettre en avant les peintres américains gravitant autour du surréalisme : "Merci pour votre note très encourageante. C'est très satisfaisant de voir les choses aller si bien, et j'espère ne pas vous donner, ni à quiconque aime mes tableaux, de raison de le regretter "écrit-il à Levy le 11 décembre [1940]. Atherton, adepte de la pêche et vivant la majorité de son temps dans sa campagne du Connecticut, dans le Vermont ou au Canada, se repose sur la galerie pour la promotion des oeuvres : "Veuillez excuser mon manque de connaissance de ce qui se passe dans le monde de l'art, car je ne sors pas beaucoup" écrit-il à Lotte Barrit.
Exceptionnel ensemble dans l'intimité d'un grand artiste américain, dont les lettres en mains privées sont d'une grande rareté.