L'Art de jetter les bombes.

Edition originale, rare, ornée d'un titre frontispice de Broebe gravé en taille douce représentant Louis XIV victorieux à la fin du siège de Maastricht. Une amusante vignette de titre figurant un engin explosif, cinq bandeaux non-signés (deux sont répétés deux fois), 132 bois gravés (quelques hors-texte) et 12 tableaux.
Plein veau brun de l'époque. Dos à cinq nerfs orné de caissons, fleurons et petits fers à l'oiseau dorés. Coupes et coiffes soulignées d'une dentelle dorée. Toutes tranches mouchetées rouges. Epidermures et coins très légèrement émoussés.
Un des rares ouvrages dans ce domaine spécifique de l'artillerie, qui fait la jonction entre les théories anciennes et les pratiques modernes. Manuel composé de quatre parties, La première résume et réfute les différentes thèses balistiques anciennes de Galilée, Tartaglia, Urfano, Collado, Rivaut de Flurance, Elrich et Siemienowski. La seconde partie décrit les différents engins d'artillerie et expose les tableaux et les sinus nécessaires au calcul des trajectoires. Dans un troisième temps, Blondel dresse sa théorie du jet des bombes (mouvements, accélérations, amplitudes...). Enfin, la quatrième et dernière partie est consacrée aux problèmes qui peuvent être rencontrés et à leurs résolutions. Le manuscrit fut présenté à Louis XIV dès 1675 mais sa publication fut retardée, de crainte que les applications pratiques ne fussent utilisées contre la France. Bien que Blondel soit essentiellement connu pour ses livres sur l'architecture, il fut également ingénieur militaire et ses observations durant le siège de Maastricht dans lequel s'illustra Vauban, autre ingénieur militaire, aboutirent à cette oeuvre importante.