Troisième édition, la meilleure parue jusqu'alors, en partie originale, la plus luxueuse et surtout la plus complète. Illustrée d'un très beau portrait au frontispice de l'auteur par Cochin Le Jeune, et d'un frontispice pour chaque volume de Moreau Le Jeune, gravés par De Launay, Delignon et Simonet. Les volumes contiennent également les 23 tableaux repliés (statistiques commerciales), que l'on trouve habituellement dans l'atlas, paru à part, mais que l'on pouvait acquérir avec cette édition..
Plein Veau écailles. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge, et de tomaison en maroquin vert. Triple filet d'encadrement sur les plats. Coiffe de tête du tome 4 légèrement élimée. 4 coins émoussés sur l'ensemble. Mors inférieur du tome 4 fendu en tête. Bel exemplaire, très décoratif, dans une reliure de qualité, au papier bien frais.
Livre emblème du siècle des lumières, se présentant comme une histoire du commerce international, L'oeuvre est avant tout un violent brûlot contre le colonialisme européen et son arrogance, l'esclavagisme et l'asservissement des peuples, contre l'église qui prête son concours à l'hypocrisie européenne. Le résultat ne se fit pas attendre, et le livre fut brûlé en place publique à Paris. On sait aujourd'hui que Diderot a collaboré dès la première édition et qu'il a supervisé l'organisation des textes, qu'il perfectionnera dans la troisième édition (en ajoutant de nombreux textes de sa plume et de celles d'autres collaborateurs, tel D'Holbach), transformant l'oeuvre initiale en une véritable machine de guerre du parti des philosophes. Le livre n'est d'ailleurs nullement qu'accusations, il cherche au contraire et implore même des solutions pacifiques, d'ententes entre les peuples. L'histoire ne s'y trompa pas puisqu'elle vit en Raynal un promoteur de la Révolution française.