Troisième édition, en partie originale, la meilleure parue jusqu'alors, la plus luxueuse et surtout la plus complète. Ouvrage Illustré de frontispices par Moreau Le Jeune, gravés par De Launay, Delignon et Simonet, dont un très beau portrait de l'auteur en tête du premier volume. L'atlas, paraissant pour la première fois, contient 50 cartes (numérotées de 1 à 49 + 17 bis) rehaussées en couleurs ainsi que 23 tableaux (certains dépliants) de statistique. Rien n'a été épargné pour la qualité de cette édition, typographie, papier supérieur, figures de Moreau le jeune (un des illustrateurs les plus réputés de l'époque). Plein maroquin rouge d'époque signé Langlois, à Lyon. Dos à cinq nerfs ornés, signature en queue de chaque volume. Plats encadrés de triple filets dorés et de motifs floraux en écoinçons. Contreplats soulignés d'une large dentelle dorée. Toutes tranches dorées. Légères éraflures sur quelques plats. Magnifique exemplaire superbement établi dans une reliure en plein maroquin signée et strictement de l'époque. Livre emblème du siècle des Lumières, se présentant comme une histoire du commerce international. L'oeuvre est avant tout un violent brûlot contre le colonialisme européen et son arrogance, l'esclavagisme et l'asservissement des peuples, contre l'église qui prête son concours à l'hypocrisie européenne. Le résultat ne se fit pas attendre, et le livre fut brûlé en place publique à Paris. On sait aujourd'hui que Diderot a collaboré dès la première édition et qu'il a supervisé l'organisation des textes. Il les perfectionna dans cette troisième édition, en ajoutant de nombreux textes de sa plume et de celles d'autres collaborateurs, tel le baron d'Holbach. Il transforma ainsi l'oeuvre initiale en une véritable machine de guerre du parti des philosophes. Le livre n'est pas seulement constitué d'accusations, il cherche au contraire et implore même des solutions pacifiques, d'ententes entre les peuples. L'histoire ne s'y trompa pas puisqu'elle vit en Raynal un promoteur de la Révolution française.