Elegant two-volume edition, late 18th century.
Contemporary binding in full brown calf, smooth spine with six compartments decorated with gilt fleurons and friezes, title and volume labels in darker calf, the volume label in neoclassical style, headcaps and board edges decorated with gilt frieze, marbled edges, marbled pastedowns and endpapers. Usual wear to joints, corners slightly bumped, some repairs to boards and scattered foxing.
Two volumes divided into ten Books, composed of gatherings alternating 8 leaves and 4 leaves. Signature error in the second volume at p. 371.
« Ce qui m'a principalement engagé à la traduction de cet ouvrage, ce sont les circonstances qui n'ont jamais été plus favorables à Platon qu’elles le sont aujourd'hui. Nous sommes dans un siècle où tout le monde se pique de philosophie. Il semble que cette science ait pour ainsi dire absorbé toutes les autres. »
La première traduction française de La République parut en 1559, réalisée par Louis Leroi, dit Regius, dans ses Œuvres de Platon (Paris, Vascosan). Après cette version humaniste et très libre, aucune autre traduction ne fut réalisée avant le XVIIIe siècle. Une première tentative en 1721, citée dans la préface de notre exemplaire, ne fut pas menée à terme en raison du décès prématuré de son auteur, André Dacier. Cinq ans plus tard, M. de La Pillonnière proposa une médiocre traduction qui sera très sévèrement jugée par ses contemporains. C'est la version de Jean-Nicolas Grou, « savant helléniste et écrivain de talent », qui parvint en premier à faire l'unanimité (Antoine Alphonse Cadrès). Elle marque une étape décisive dans la réception moderne du dialogue qui deviendra avec la traduction de Victor Cousin au XIXe siècle un texte central du canon philosophique universitaire.
« Je ne crains pas d'avancer que le dialogue de Platon, que je donne au public, n'a point encore été rendu en notre langue, comme il aurait dû l'être. C'est cependant le plus beau et le plus intéressant de tous les dialogues, c'est son chef-d'œuvre, et par conséquent, c'est ce que les anciens nous ont laissé de mieux sur la philosophie. Puisqu'au jugement de Cicéron, aucun philosophe n'a égalé Platon. »