Deux croquis originaux réalisés au crayon par Alexander Calder. Deux mentions manuscrites en tête de chaque feuillet l'une au stylo bille d'un rédacteur non identifié (« Mercury fountain by Calder Saché 1975 may ») et l'autre au crayon de la main de Calder : « Therese Herdek Suisse ».
En 1937, Calder est commissionné par le gouvernement espagnol, en lutte contre l'insurrection franquiste, pour réaliser une sculpture moderne à présenter à l'exposition universelle de Paris. Il est ainsi le seul artiste non-hispanique à exposer dans le Pavillon de l'Espagne. Il imagine alors sa Fontaine de Mercure, un hommage aux mineurs d'Almadén qui résistent au siège tenu par les troupes franquistes. Les mines fournissaient alors 60 % du mercure mondial et cette sculpture se veut un acte politique fort d'opposition au fascisme. La construction de cette monumentale sculpture demanda 5 000 kilos de mercure liquide qui furent transportées des mines jusqu'à Paris. L'œuvre consiste en une fontaine perpétuelle de mercure surmontée d'un mobile à deux pendants : l'un est un cercle rouge et l'autre est constitué du nom d' « Almadén » ; au pied du bassin est inscrit « Mercure espagnol Almadén ».
Lors de l'exposition, la fontaine fut exposée aux côtés du Guernica de Picasso et du Faucheur de Miró.
Calder a offert la sculpture à la fondation Joan Miró en 1975, mû par le lien d'amitié étroit qui l'unissait au peintre. Ces deux précieux croquis ont été réalisés à l'occasion du déplacement de l'œuvre et de son installation à la fondation.