Cinquième édition incunable, réimpression de l'édition donnée par Dionysius Bertochus à Reggio Emilia et datée du 18 septembre 1496. 244 feuillets non foliotés, texte sur 44 lignes. Titre de la première partie en rouge ainsi que trois lettrines, dont une grande. Lettrines ornées de motifs végétaux ou de personnages. Nombreuses notes manuscrites et soulignements de l'époque en marge. Marque de l'imprimeur au recto du feuillet D6. Rare impression de Reggio Emilia. Après consultation des catalogues électroniques, on trouve cinq exemplaires dans les catalogues britanniques et aucun en France.
Colophon : « Opera agricolationum Columellae : Varronis. Catonisque necnon Palladii : cum excriptionibus. D. Philippi Beroaldi : commentariisque. Impressa Regii impésis Fracisci Mazali Regien. Imperante diuo Hercule Esté. MCCCCLXXXXVIIII. Die XX. Novembris. »
Reliure de l'époque en plein vélin crème, dos à trois doubles nerfs, titre manuscrit à l'encre. Une mouillure portant un peu atteinte à la tranche, quelques pâles mouillures et petits travaux de ver sans manque.
Ex-dono sur la première garde ; tampon de congrégation religieuse et ex-dono biffé sur la page de titre.
Célèbre réunion d'œuvres des agronomes latins - recueil que l'on nommera au XVIème, avec souvent ajout d'autres textes, Liber de re rustica -, et qui rassemble les textes de l'Antiquité latine sur les matières agricoles et la vie à la campagne. La plus ancienne édition de cette compilation remonte à 1472 à Venise. Cette édition critique est le résultat des commentaires et études de Philippo Beroaldo, littérateur fort renommé et versé dans l'étude des textes antiques dont il a donné plusieurs éditions. Le Libri de re rustica ou ici Opera agricolationum est une réunion de textes didactiques en prose sur l'agriculture et la vie à la campagne, laissés par les quatre grands agronomes antiques, Caton l'Ancien, Varron, Columelle et Palladius ; y sont abordés la culture des champs et des jardins, l'élevage des abeilles, la pêche, l'économie rurale (recettes de cuisine, de médecine), ainsi que les travaux de plantation. Ces textes sont traditionnellement imprimés dans des éditions collectives et adoptent un ton scientifique et didactique, et non littéraire comme avait pu le faire Virgile dans ses Géorgiques. Ainsi, dès 1472 et jusque vers le milieu du XVIème siècle, ces textes seront régulièrement et collectivement édités sous la coupe des plus grands imprimeurs européens, d'abord en Italie, le berceau de l'humanisme, puis en France et en Allemagne. Les éditions successives témoignent non seulement d'un regain d'intérêt pour les matières agricoles mais surtout et essentiellement d'une redécouverte des textes antiques par le biais de l'imprimerie ; leur diffusion constitua un des pivots de la Renaissance, vaste relecture du monde antique.