Correspondance inédite constituée de deux lettres et de deux documents manuscrits de l'Abbé de Coulmier et de Donatien Claude Armand de Sade.
- Une première lettre de la main de Coulmier, adressée à Armand de Sade, évoque l'impatience du Marquis à recevoir son bois de chauffage. Tampon postal du 28 janvier 1812 au dos et adresse d'Armand de Sade à l'hôtel d'Espagne à Paris.
- Une deuxième lettre de la main de Coulmier, adressée à Armand de Sade, dans laquelle l'administrateur demande à ce dernier "d'engager madame [sa] mère à finir absolument cette affaire infiniment désagréable". Adresse de Monsieur de Sade rue Cassette à Paris au dos du premier feuillet, tampon postal en date de l'an 12. Réponse d'Armand de Sade directement sur la quatrième page de cette même lettre. Un manque marginal certainement dû au décachetage de la missive.
- Une reconnaissance de main levée de la part de Madame de Sade, rédigée de la main de Coulmier. Dates du 13 juin 1806 et du 1er mars 1807.
- Un feuillet intitulé "Etat des dettes de Charenton du 1 8bre 1813" rédigé par son fils Claude Armand.
François Simonet de Coulmier prit ses fonctions de directeur de l'asile de Charenton le 22 septembre 1797 ; Sade y entra quant à lui le 27 avril 1803, à l'âge de soixante-trois ans. « Très vite, des liens de sympathie se nouèrent entre M. de Coulmier et le nouveau pensionnaire. Les deux hommes avaient en commun le goût des femmes et du libertinage, un net penchant aux plaisirs et une passion immodérée du théâtre comme de tout ce qui s'y rapporte : danse, bals, spectacles en tous genres. Sans oublier les jolies comédiennes et les soupers fins. L'amitié qui s'ensuivit ne fut pas toujours à l'abri des orages. Comment pouvait-il en être autrement ? Le caractère tyrannique de Sade, encore exacerbé par l'internement, son impatience, ses jérémiades perpétuelles, sa paranoïa enfin, ne faisaient que s'aggraver avec l'âge. De son côté, Coulmier se trouvait dans une situation délicate, tiraillé entre les exigences de son pensionnaire favori et l'étroite surveillance de son ministre de tutelle. » (Lever, Sade, p.600).
Fils cadet du Marquis de Sade, Claude-Armand (qui avait renoncé à utiliser le prénom de Donatien) prit en charge son père au crépuscule de sa vie, lors de l'enfermement à Charenton. Il verse au Marquis - au plus grand désarroi de celui-ci - une chétive pension mensuelle de 150 francs.
Provenance : archives de la famille.