Edition originale de la traduction française dont il n'est pas fait mention de grands papiers, un des exemplaires du service de presse. Reliure en demi maroquin noir, dos à cinq nerfs, date dorée en queue, plats de papier marbré, gardes et plats de papier noir, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure signée de Boichot. Envoi autographe signé de l'auteur à Léon Bazalgette : "à son cher et vieux Bazal (sic). Stefan" sur la première garde. Un petit manque en pied du dos, quelques rousseurs. Dans Le monde d'hier, souvenirs d'un européen, Zweig évoque longuement sa relation avec Léon Bazalgette (ou Balzagette), "cet ami entre mes amis", qui sera pour lui le symbole de la fraternité possible entre les peuples : « C'est seulement dans l'amitié spirituelle avec les vivants que l'on pénètre les vraies relations entre le peuple et le pays (...). De telles amitiés me furent accordées, et la meilleure de toutes avec Léon Balzagette ». « Nous nous liâmes bientôt d'une amitié intime et fraternelle parce que nous ne pensions ni l'un ni l'autre en termes de patries, parce que nous aimions tous les deux servir des œuvres étrangères avec dévouement et sans aucun profit matériel, parce que nous estimions l'indépendance de la pensée comme le bien suprême dans la vie ». « En lui, le « camarade » né, j'ai appris à connaître le type incarné et absolu de l'homme prêt à tous les sacrifices,(...) qui considère comme la tâche unique de sa vie d'aider les valeurs essentielles de son époque à exercer leur action. ». Plus encore que leur amitié profonde, ce qui liait les deux hommes, c'est leur pacifisme et leur foi en une humanité réconciliée. Mort en 1929, Bazalgette n'assistera pas, lui, à l'anéantissement de ce rêve commun.