Edition originale, un des 250 exemplaires hors commerce sur Lana.
Envoi autographe signé de Jean Cocteau à Marc (Barbezat) : "Cette admirable clownerie" enrichi d'un beau dessin original, daté et signé, au stylo bille noir et rehaussé à l'encre de Chine représentant le visage d'un jeune homme de profil.
Signature autographe de Jean Genet en bas de la justification du tirage.
La relation entre Cocteau, Genet et Barbezat constitue une belle aventure humaine et éditoriale qui permit l'émergence d'un écrivain unique.
D'abord édité clandestinement en pleine Occupation, Genet entre dans le monde de l'édition grâce à Cocteau qui se prend de passion pour le jeune voyou dès février 1943, à la lecture de ses poèmes : "protégés par l'érotisme impubliables, ne peuvent que se lire en cachette, que se glisser de la main à la main". À l'instigation du poète, Genet signe son premier contrat d'édition avec le jeune Paul Morihien qui publie avec Robert Denoël, Notre Dame des fleurs, mais celui-ci refuse d'apposer le nom de Genet sur la couverture. Cocteau s'insurge contre Denoël, ce "vilain monsieur" et incite Genet à solliciter Marc Barbezat, directeur de la luxueuse revue lyonnaise: L'Arbalète qu'il imprime lui-même sur sa presse à bras. Genet lui écrit de la prison de la Santé en novembre 1943. A la demande de Cocteau, le jeune éditeur, par ailleurs riche pharmacien, se porte garant auprès du préfet de police et accepte de publier sans les censurer les œuvres du sulfureux romancier. Leur collaboration, fondée sur une relation de confiance mais une amitié orageuse, permit la publication de onze superbes éditions sous la houlette de son ami et mentor Jean Cocteau qui, en 1943, clamait déjà devant le tribunal correctionnel jugeant Genet pour le vol d'une édition précieuse de Verlaine : « Que vous dire de Jean Genet ? C'est le plus grand écrivain du siècle, et croyez moi, je m'y connais ! ».
Bel exemplaire.