Où l'on voit qu'il ne fait pas bon être à la fois bibliophile et féministe...
En témoignent ces deux anecdotes qui se croisent par les voies du hasard dans les étagères de la libraire ce jour :
Richard de Bury (1282-1345), dans son testament spirituel intitulé Philobiblon ("l'amour des livres", 1343-1345), expose ingénument que le plus grand ennemi qu'aient à redouter les livres, c'est " cet animal bipède qu'on appelle la femme. [...] Dès qu'elle découvre un livre dans un coin, caché par la toile d'une araignée défunte, elle l'en arrache et démontre l'avantage de le troquer contre un chaperon ou quelque étoffe de soie précieuse* ".
Et dans son ouvrage Starets Silouane moine du Mont-Athos 1866-1938, l'Archimandrite Sophrony évoque le mont Athos, « montagne sacrée » aux vingt monastères, qui est soumis depuis 1046 et encore aujourd'hui, à l’« avaton », décret établi par l’empereur byzantin Constantin Monomaque qui y interdit la présence de femmes et d’animaux femelles - sauf les chattes.
* cité par Rodocanachi E. Le premier traité de bibliophilie. Le philobiblon. In: Journal des savants. 13e année, Octobre 1915. pp. 468-471 [photo]
** Starets Silouane (1866-1936), plus connu sous le nom de Silouane de l’Athos, était un moine russe saint de l’Église orthodoxe, qui vécut dans le monastère Saint-Panteleimon du mont Athos de 1892 à sa mort.