Thomas Moette

Nouvelle édition après l'originale parue en 1670, chez l'auteur. Imprimerie d'André Cramoisy au colophon. L'illustration comprend un très beau frontispice allégorique, très finement gravé, représentant une scène animée dans une église du XVIIe et 8 planches in fine dépliantes de diagrammes, la plupart avec une figure et des diagrammes, l'ensemble dessiné et gravé par l'auteur.
Reliure en pleine basane brune granitée d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre de basane brune. Caisson de tête refait. Restaurations aux mors et coins. Planche VI avec restaurations en marge : planche VII avec déchirure en marge, idem pour la planche VIIII ; planche V consolidée en marge, idem pour les planches I, II, III, IV et V. Papier jauni. Sur le feuillet de titre, un bandeau ancien de papier pour l'adresse a été contrecollé, sans doute comme pour l'originale l'adresse se trouvait chez l'auteur.
Le sous-titre détaille amplement le contenu de l'ouvrage : "En deux parties, la première est la perpective pratique acomplie, pour représenter les somptueuses architectures des plus superbes bâtimens en perspective par deux manières. La deuxième partie contient la perspective speculative, scavoir les demonstrations & declarations des secrets fondamentaux des regles ou moyens contenus en la première partie. La première montre les moyens pour arriver à une précision accomplie, mais qui ne sont enseignez que pour donner connoissance à l'esprit, & non pour estre pratiquez si on ne veut. Et en la seconde sont les plus briefs & faciles moyens qui ayent été publiez, jusques à present , pour estre generalement pratiquez, & le tout sans employer aucun point de distance ny plan geometral." Dans son avertissement, Huret déclare avoir pensé avant tout à l'éducation de la jeunesse.

Nouvelle édition corrigée, visiblement la troisième, et augmentée de plusieurs planches par Gabriel-Philippe de La Hire (1677-1719). Elle est illustrée de nombreuses gravures à pleine page comprises dans la pagination ainsi que de 7 planches hors-texte. Ont été ainsi ajoutées 7 planches reprises des Principes de l'architecture d'André Félibien (1676), du Cours d'architecture de François Blondel (1683) ainsi que du Cours d'architecture d'Augustin-Charles d'Aviler (1691). L'édition originale est parue en 1627 sous le titre Le Théâtre de l'art de charpentier, à La Flèche. Un traité des ordres des cinq colonnes lui fut ajouté dans l'édition de 1664, toujours à La Flèche.
Reliure de l'époque en plein vélin souple, dos lisse muet. Première garde blanche présentant une petite déchirure sans manque, idem pour la dernière. Un trou de 2,5 cm causant la perte de quelques mots et portant légèrement atteinte à la gravure du verso à la page 181.
Traité technique incontournable dans le domaine. Mathurin Jousse (1575-1645) publia plusieurs traités techniques, sur la perspective, la serrurerie, l'architecture. De tous ses écrits, Le Théâtre de l'art de charpentier (1627) fut celui qui rencontra le plus de succès et qui fit autorité en son domaine pendant plus d'un siècle. Il en fut fait plusieurs éditions dont celle de Jombert en 1751.
Mathurin Jousse était maître serrurier de son état, une activité qui a fourni la matière de l'un de ses traités. Cette habileté professionnelle est confirmée par son inventaire après décès, dans lequel sont mentionnés les nombreux instruments scientifiques que Jousse confectionnait à l'usage du célèbre Collège Royal des Jésuites, établi à La Flèche en 1604. Jousse était aussi graveur : non seulement il était l'auteur des planches qu'il publiait, mais encore il fabriquait le matériel nécessaire à la production des estampes, son inventaire après décès en faisant, ici encore, largement foi. Il assista à la construction du fameux Collège des Jésuites et de sa chapelle d'où il tira son traité de charpenterie.
On notera que ce Mathurin Jousse est le plus souvent confondu avec son fils homonyme, maître orfèvre à La Flèche.