Gosse et Neaulme

Superbe illustration gravée en taille-douce par Bernard Picart, comprenant un frontispice, 3 fleurons de titre, 5 figures et plus de 170 vignettes et culs-de-lampe. Un des rares exemplaires en grand papier de format in-folio, avec le texte encadré.
Reliures postérieures (XIXème) en plein maroquin rouge, signée Chatelin. Dos jansénistes à cinq nerfs. Double filet doré sur les coupes et les coiffes. Large dentelle dorée en encadrement des contreplats. Toutes tranches dorées.
Légers frottements à la reliure, dos du troisième volume légèrement passé
De la bibliothèque H. Houyvet, avec son ex-libris.

Nouvelle édition, la meilleure et la plus complète parue ; elle est sortie des presses en même temps que l'édition in 4 dont Brunet dit : "L'édition en 6 Vol. in 12 donnée en même temps que celle-ci est plus commode et plus jolie." C'est la dernière édition ancienne des oeuvres de Marot.
Reliure en plein veau blond marbré d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre et de tomaison en maroquin rouge. Coiffe de tête du tome I arrachée. Petits manques aux têtes des tomes IV et V. Coiffes de queue des tome I, II, III, IV élimées avec des manques pour les tomes II à IV. Mors des tome II et IV fendus en queue. Quelques feuillets du tome I avec coupures nettes, sans manque.
En plus d'être l'édition la plus complète, elle est dotée d'un bon appareil critique, de préfaces, commentaires et notes établis par Lenglet-Dufresnoy.

Mention de seconde édition, après l'originale parue en 1736 (pour la première partie). Curiosité notoire : exemplaire composé de la première partie à l'adresse de Prault et des seconde et troisième à l'adresse de Neaulme. Prault et Neaulme on été en effet les deux éditeurs privilégiés de ce roman, sans doute le privilège a été partagé entre ces deux libraires, ce qui expliquerait la possibilité d'un tel assemblage ; par ailleurs tout porte à croire qu'il s'agit d'un même imprimeur pour les deux éditeurs. Plein Veau brun granité d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. Manques en queue. Un coin émoussé. Coiffe de tête élimée. Le relieur a interverti la page de titre de la seconde partie et de la troisième, sans conséquence.Petit chef-d'oeuvre du roman de moeurs, Les égarements sont, avec Manon Lescaut et Les liaisons dangereuses, l'un des trois romans les plus emblématiques du XVIIIe et de sa réflexion sur la société. On y voit les tracasseries d'un fort jeune homme en proie aux tourments de l'amour et du libertinage, après avoir été le jouet d'un monde dont, novice, il ne comprend pas les codes, il apprendra à devenir lui-même un maître d'un monde de séductions et d'artifices, préfigurant le Valmont des Liaisons dangereuses. Débutant sans mot dans un monde où il balbutie, Meilcourt apprend en étant dupé, à devenir maître des mots.