Envoi de l'auteur.
Dos et plats légèrement et marginalement passés, petites taches sur les plats.
Édition en partie originale (car augmentée de 5 récits) et premier tirage des superbes illustrations de Félix Vallotton, un des 20 exemplaires numérotés sur japon, seuls grands papiers, enrichi d'une encre originale de Félix Vallotton sur un feuillet volant (17,7x11,3cm). Au verso du dessin, le précédent propriétaire de l'ouvrage a porté ces indications au crayon : "Poil de Carotte dessin original (plume et encre de Chine) par Félix Vallotton. Ce dessin a été reproduit et publié dans la "Revue blanche". Marcel Lecomte".
Reliure en demi maroquin fauve à coins, dos à cinq nerfs sertis de filets noirs, plats de papier à la cuve, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures et dos conservés, tête dorée, étui bordé de maroquin fauve, plats de papier à la cuve, intérieur de feutre blanc, élégante reliure signée P.L. Martin.
Ouvrage illustré de 50 dessins de Félix Vallotton.
Envoi autographe daté et signé de Jules Renard, sur la page de faux-titre, à Henri Genet : "...en souvenir d'une bonne conversation sur des idées qui nous sont chères. Hommage de sympathie. Jules Renard. 8 Novembre 1904."
Notre exemplaire est exceptionnellement enrichi d'un dessin original à l'encre de Chine et à la plume par Félix Vallotton représentant Poil de Carotte assis sur un banc aux côtés de sa mère madame Lepic, tricotant. Il s'agit de la toute première représentation de Poil de Carotte, seulement quelques mois après la parution du recueil en 1894. Cette superbe encre servit d'inspiration à Jules Renard qui, en retour, « illustra » l'image d'un dialogue spécialement écrit en commentaire de ce dessin :
« Madame Lepic. - Quoi ?
Poil de Carotte. - Rien.
Madame Lepic. - Si, je t'en prie. Notre livre va-t-il un peu ? Quelle mine te fait Flammarion ?
Poil de Carotte. - Une mine d'or.
Madame Lepic. - Et la presse, le public, les amis ?
Poil de Carotte. - Je ne suis pas mécontent. On trouve ça neuf, drôle, écrit.
Madame Lepic. - Mon pauvre Poil! Qu'est-ce qu'on dira donc quand tu seras mort ? »
Renard a écrit un jour : « je serai un homme chez les hommes « coupeurs de terre » comme les appelle Marot. Mais je garderai l'œil de l'artiste, cet œil pur, incorruptible, que rien ne blesse, car toute la vie est à voir. Je deviendrai un artiste humain ». Il a bien tenu sa promesse. Quand on a beaucoup lu Jules Renard, on n'ose plus écrire ; quand on a beaucoup connu et aimé « l'homme qu'il était on le salue très bas, tout bas... « Je sens à l'œil un petit travail de source. A la plus légère pression, ça jaillirait. »