Émile ZOLA, Gabriel THYÉBAUT
Dossier de travail manuscrit concernant La Bête humaine
Paris s. d. [1889]|divers|11 feuillets
Dossier de travail concernant La Bête Humaine d'Emile Zola constitué des pièces manuscrites suivantes :
- Deux feuillets manuscrits de la main d'Emile Zola : une page et ½ à l'encre noire avec quelques ratures. Au dos de l'un des feuillets figure un schéma au crayon de la main de l'écrivain figurant la voie de chemin de fer entre Paris et Le Havre.
- Un brouillon de lettre autographe signée de Gabriel Thyébaut remerciant Zola pour l'envoi de l'un de ses romans : deux pages rédigées à l'encre noire sur un feuillet de papier blanc avec quelques ratures
- Douze pages de note de la main de Gabriel Thyébaut, rédigées à l'encre noire sur sept feuillets.
- Un feuillet de la main de Thyébaut consistant en une liste de villes et de personnes rédigée sur un feuillet à l'encre noire.
Intéressant témoignage du colossal travail de documentation et du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans l'élaboration de son immense fresque naturelle et sociale.
C'est en 1881, lors de la rédaction de Pot-Bouille, que Zola commença à faire appel aux connaissances de Gabriel Thyébaut : « Le jeudi 3 mars [1881], les Zola reçoivent à dîner Céard, Huysmans, Alexis, et, pour la première fois, Gabriel Thyébaut, un Champenois, ami de Céard, juriste et fonctionnaire dans l'administration de Paris - le futur informateur juridique des Rougon-Macquart, que Zola mettra à contribution dès la préparation de Pot-Bouille. » (Henri Mitterrand, Zola, Tome II. L'Homme de Germinal. 1871-1893). On sait quel acharnement Zola mettait à collecter des informations, créant de gigantesques dossiers de « documents » voués à rendre ses romans les plus réalistes possibles. Cette collecte de renseignements a lieu en parallèle à la mise en place du plan et avant la phase de rédaction. Zola s'aide alors de plusieurs informateurs : « Il fait plus exclusivement appel à ses amis pour établir le profil professionnel de ses personnages masculins, et les conditions juridiques de leurs arrangements familiaux [dont] Gabriel Thyébaut [qui] fait la connaissance de Zola précisément au moment où celui-ci préparait Pot-Bouille ; et il est désormais, selon les mots mêmes de Zola, "le grand jurisconsulte et conseil juridique des Rougon-Macquart" » (ibid.)
Pour ce dix-septième volume des Rougon Macquart, mêlant les thèmes de la justice et du monde ferroviaire, Zola fait une fois encore appel à son référent champenois. L'intrigue de ce roman à venir se déroule sur la ligne Paris-Saint-Lazare-Le Havre que Zola dessine d'ailleurs au dos de l'un des feuillets. Un sous-chef de gare au Havre, Roubaud, apprend que le protecteur de sa femme Séverine, le président Grandmorin, l'a violée durant son adolescence. Fou de jalousie, Roubaud tue ce dernier au cours d'un trajet en train ; Zola se demande dans les notes adressées à Thyébaut : « Le crime commis en chemin de fer, entre Paris et Le Havre, où l'instruit-on ? A Paris ? » Il déroule rapidement sous les yeux de son ami la trame de son récit (« Mécanisme complet de l'affaire, dès que le cadavre est découvert. La police, le parquet, le juge d'instruction. L'affaire classée. ») avant de le transporter à la fin du roman : « Le second crime, dans la maison de campagne : où l'instruit-on ? Dans la petite ville voisine ? Et le juge d'instruction de Paris confère-t-il avec le juge d'instruction de province. Et la marche de toute l'affaire. » Un autre feuillet donne le nom de plusieurs magistraux du roman et montre quelques hésitations de la part de l'auteur : « M. Lachesnaye 35 ans (conseiller à la cour de Rouen ?) [...] M. Denizet 50 ans jug. d'inst. Rouen [...] M. Desbazeilles (60) président des assises. Chaumette et Leboucq (50) assesseurs. » La mention « les mêler au drame » est même barrée ; ces personnages feront finalement partie intégrante de l'intrigue comme le révèlent les papiers de Thyébaut contenus dans ce dossier de travail. Pour chaque futur personnage, il établit une notice détaillée et étayée de date créant une existence biographique à ces caractères fictionnels.
Bel ensemble révélant les rouages du plus juridique des Rougon-Macquart.
- Deux feuillets manuscrits de la main d'Emile Zola : une page et ½ à l'encre noire avec quelques ratures. Au dos de l'un des feuillets figure un schéma au crayon de la main de l'écrivain figurant la voie de chemin de fer entre Paris et Le Havre.
- Un brouillon de lettre autographe signée de Gabriel Thyébaut remerciant Zola pour l'envoi de l'un de ses romans : deux pages rédigées à l'encre noire sur un feuillet de papier blanc avec quelques ratures
- Douze pages de note de la main de Gabriel Thyébaut, rédigées à l'encre noire sur sept feuillets.
- Un feuillet de la main de Thyébaut consistant en une liste de villes et de personnes rédigée sur un feuillet à l'encre noire.
Intéressant témoignage du colossal travail de documentation et du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans l'élaboration de son immense fresque naturelle et sociale.
C'est en 1881, lors de la rédaction de Pot-Bouille, que Zola commença à faire appel aux connaissances de Gabriel Thyébaut : « Le jeudi 3 mars [1881], les Zola reçoivent à dîner Céard, Huysmans, Alexis, et, pour la première fois, Gabriel Thyébaut, un Champenois, ami de Céard, juriste et fonctionnaire dans l'administration de Paris - le futur informateur juridique des Rougon-Macquart, que Zola mettra à contribution dès la préparation de Pot-Bouille. » (Henri Mitterrand, Zola, Tome II. L'Homme de Germinal. 1871-1893). On sait quel acharnement Zola mettait à collecter des informations, créant de gigantesques dossiers de « documents » voués à rendre ses romans les plus réalistes possibles. Cette collecte de renseignements a lieu en parallèle à la mise en place du plan et avant la phase de rédaction. Zola s'aide alors de plusieurs informateurs : « Il fait plus exclusivement appel à ses amis pour établir le profil professionnel de ses personnages masculins, et les conditions juridiques de leurs arrangements familiaux [dont] Gabriel Thyébaut [qui] fait la connaissance de Zola précisément au moment où celui-ci préparait Pot-Bouille ; et il est désormais, selon les mots mêmes de Zola, "le grand jurisconsulte et conseil juridique des Rougon-Macquart" » (ibid.)
Pour ce dix-septième volume des Rougon Macquart, mêlant les thèmes de la justice et du monde ferroviaire, Zola fait une fois encore appel à son référent champenois. L'intrigue de ce roman à venir se déroule sur la ligne Paris-Saint-Lazare-Le Havre que Zola dessine d'ailleurs au dos de l'un des feuillets. Un sous-chef de gare au Havre, Roubaud, apprend que le protecteur de sa femme Séverine, le président Grandmorin, l'a violée durant son adolescence. Fou de jalousie, Roubaud tue ce dernier au cours d'un trajet en train ; Zola se demande dans les notes adressées à Thyébaut : « Le crime commis en chemin de fer, entre Paris et Le Havre, où l'instruit-on ? A Paris ? » Il déroule rapidement sous les yeux de son ami la trame de son récit (« Mécanisme complet de l'affaire, dès que le cadavre est découvert. La police, le parquet, le juge d'instruction. L'affaire classée. ») avant de le transporter à la fin du roman : « Le second crime, dans la maison de campagne : où l'instruit-on ? Dans la petite ville voisine ? Et le juge d'instruction de Paris confère-t-il avec le juge d'instruction de province. Et la marche de toute l'affaire. » Un autre feuillet donne le nom de plusieurs magistraux du roman et montre quelques hésitations de la part de l'auteur : « M. Lachesnaye 35 ans (conseiller à la cour de Rouen ?) [...] M. Denizet 50 ans jug. d'inst. Rouen [...] M. Desbazeilles (60) président des assises. Chaumette et Leboucq (50) assesseurs. » La mention « les mêler au drame » est même barrée ; ces personnages feront finalement partie intégrante de l'intrigue comme le révèlent les papiers de Thyébaut contenus dans ce dossier de travail. Pour chaque futur personnage, il établit une notice détaillée et étayée de date créant une existence biographique à ces caractères fictionnels.
Bel ensemble révélant les rouages du plus juridique des Rougon-Macquart.
Vendu