S. n.|s. l. 1648 et 1649|7.50 x 13 cm|relié
Edition originale.
Reliure de l'époque en plein veau blond, dos lisse richement orné à la grotesque et de doubles filets dorés, filet et fleurons en écoinçons dorés en encadrement des plats, filet et stries dorées sur les coupes et les coiffes, toutes tranches marbrées. Mors, coins et coiffes habilement restaurés. Quelques passages soulignés la mine de plomb.
Provenance : de la bibliothèque d'Alfred de Vigny, avec sa signature autographe sur la première garde.
C'est sur cet exemplaire du Journal de Richelieu - qui contient, entre autres archives, le « Procès de Messieurs de Cinq-Mars et de Thou instuict par Monsieur le Chancelier » - qu'Alfred de Vigny travailla lors de la rédaction de Cinq-Mars (1826) : « Parmi ces pièces, [Vigny] trouvait la plupart des documents relatifs au procès de Cinq-Mars qu'il emploie dans son texte. » (CITOLEUX Marc, Alfred de Vigny : persistances classiques et affinités étrangères, Paris, 1924, p. 104)
Considéré comme le premier roman historique de la littérature française, Cinq-Mars conte les aventures du jeune Henri d'Effiat, duc de Cinq-Mars, qui complota avec Gaston d'Orléans, frère du Roi, contre le Cardinal de Richelieu. Afin d'enrichir son récit, Vigny s'inspira de témoignages historiques : « Pour peindre Richelieu, Vigny voulut que Richelieu posât lui-même. Il feuilleta donc ses œuvres [...]. » (ibid., p. 103).
Mais, à la publication du livre, Vigny fut accusé de travestir les faits, muant l'ambitieux duc de Cinq-Mars en héros romantique. Aussi, décida-t-il de défendre un droit à l'examen de l'Histoire : il fit précéder la quatrième édition de Cinq-Mars (1829) d'une préface (« Réflexions sur la vérité dans l'art ») mais surtout l'augmenta d'un important appareil critique intitulé « Notes et documents historiques », dans lequel il cite le présent recueil.
Précieux et passionnant document pour l'Histoire de la littérature romantique.