Le tristement célèbre docteur prescrit à son patient - un certain Henri Pain résidant 66 rue des Flandres - du chlorure de morphine et d'opocalcium gaïacolé. On connaît une autre ordonnance, rédigée pour ce même patient quelques mois plus tôt, lui prescrivant du chlorhydre d'héroïne.
Ces deux prescriptions rapprochées de dérivés d'héroïne et de morphine nous laissent penser qu'il s'agit d'une ordonnance de complaisance, le docteur Petiot ayant en effet été condamné à plusieurs reprises pour être venu en aide aux toxicomanes :
« On dit que dans certains bars de Montmartre et des Champs-Élysées, un certain médecin de la rue Caumartin fait sans difficultés, sous prétexte de cures de désintoxication, des ordonnances contre lesquelles les pharmaciens délivrent de la drogue. [...] Petiot prête le flanc à l'accusation à cause de sa méthode de désintoxication. D'abord il ne supprime pas la drogue d'un seul coup. Il continue à leur administrer des doses, de plus en plus légères, mélangées à des calmants. Mais les drogués sont des truqueurs. Ils sont nombreux ceux qui exposent leurs bonnes intentions à plusieurs médecins à la fois. Cette manière de faire leur permet de conserver par voie médicale, donc légale, leur paradis artificiel. »
(Jean-Marc Varaut, L'Abominable Dr. Petiot, 1974)
Rare ordonnance rédigée par le « docteur Satan » alors que ce dernier s'applique déjà à faire disparaître ses patients, tout en trempant dans nombre d'activités interlopes.