Très bel exemplaire.
27 juillet 1910
22 décembre 2007
Carte postale autographe signée adressée à son ami Ariel Denis depuis sa résidence estivale de Vendée, 22 lignes à l'encre noire.
La carte postale représente une vue générale de la corniche de Saint-Hilaire-De-Riez en Vendée.
Julien Gracq se félicite de ses bons conseils prodigués à son ami tout en regrettant les petits calculs étriqués de la vie administrative : "j'avais décidément raison de vous recommander une saine stratégie syndicale : faute ce cet appui je crains qu'il n'y ait plus de belle carrière dans l'enseignement ! J'espère tout de même que la stabilité au moins va venir couronner vos efforts (il y en a un de ma part sous le beau style ! malgré les vacances)"
L'écrivain evoque ensuite une adaptation de L'Or du Rhin de Richard Wagner qu'il a vue tout récemment à la télévision : "bonne direction d'acteurs, costumes qui en définitive ne gênent pas, décors plutôt catastrophiques, aussi bien le barrage style Génie Rural, que le Walhalla dont on espère tout de même qu'il n'a pas épuisé l'imagination du décorateur. Mis à part l'excellent jeu des acteurs, que la télévision met en relief, il n'y pas de quoi se récrier. (Comme vous je ne pourrai voir le reste du Ring, et je m'en consolerai ! )"
Julien Gracq s'autorise un dernier conseil à son ami : "tâchez d'aller voir Saint François du Désert que j'ai manqué autrefois et dont Barrès dit merveille."
Carte postale autographe signée de Julien Gracq, (19 lignes à l'encre noire), adressée à son ami et monographe Ariel Denis, rédigée depuis sa villégiature vendéenne, au verso d'une reproduction photographique représentant une vague se fracassant sur des rochers.
Julien Gracq débute sa carte en comparant la vigueur de l'Océan Atlantique à la quiétude de la Méditerranée : "Voilà (au verso) un effet de vagues dont vous ne trouverez pas l'équivalent au Lido et que dispensent ici assez généreusement les marées d'équinoxe..."
Son correspondant est le bienvenu en Vendée où Julien Gracq coule des jours paisibles, qu'il consacre notamment à la lecture et plus particulièrement à la redécouverte de Gogol : "J'ai relu non Tolkien, mais Gogol (nom souligné), ainsi que le commentaire de Gogol par Nabokov. Très étrange personnage, habité par la manie ambulatoire et par de singulières divagations sociales."
Les vacances vénitiennes d'Ariel Denis font se souvenir à Julien Gracq qu'il a été récement sollicité par la ville des doges : "J'ai reçu du président de la région de Venise une invitation pour être "rapporteur" (?) de je ne sais quel congrès qui se tient là-bas cet été Europa Genti (?) Ce que j'ai décliné !"
Edition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur vergé conquéror justifiés par l'éditeur, seuls grands papiers.
Bel exemplaire.