Édition en partie originale, les deux parties du second tome étant parues en 1809, illustrée de 31 planches hors-texte.
Reliures en pleine basane marbrée, dos lisses richement ornés de motifs typographiques dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement d'un fine dentelle dorée sur les plats, lisérés dorés sur les coupes, gardes et contreplats de papier à la cuve, reliures de l'époque.
Premier volume : Animaux et végétaux fossiles avec 18 planches hors-texte (au lieu des 17 annoncées sur la page de titre) ; Deuxième volume : Minéraux avec 5 planches en couleurs en fin de volume ; Troisième volume : Volcans avec 8 planches dont 6 dépliantes en fin de volume.
Légers frottements sans gravité sur les tranches, éraflures et deux manques de peau en pied du second plat du deuxième volume.
Ouvrage de référence du grand naturaliste Faujas de Saint-Fond, premier titulaire de la chaire de géologie du Museum d'histoire naturelle : « Les trois volumes, qui représentent plus de 1200 pages [...] sont la conclusion finale de toute une vie de pratiques, d'explorations, d'expériences, de lectures et de vues de l'esprit » (Guillaume Campanaro). Faujas signe une synthèse de la géologie, science en plein essor, partagée au début du siècle entre les idées des philosophes de la génération buffonienne et les voyageurs scientifiques à l'image d'un Alexander von Humboldt. Héritier de Lamarck et Cuvier, il reprend les controverses agitant le monde des savants à l'aube du XIXe siècle. Au fil des trois volumes, Faujas se démarque des théories catastrophistes proches des textes sacrés, et entend combler les lacunes de ses aînés tout en rendant hommage à ses confrères et amis naturalistes - Dolomieu, Saussure, Fortis ou encore le savant italien Spallanzani. Loin de l'image du voyageur en chambre ou d'un savant de cabinet, l'approche de Faujas d'une exceptionnelle globalité, est celle d'un homme de la nature qui a parcouru l'Europe entière. 31 planches d'illustrations hors-texte abondamment commentées viennent accompagner son monumental travail, qui débute dans un premier volume par la paléontologie. Dans les pas de l'encyclopédiste Lamarck, Faujas s'attache à l'idéal de continuité des espèces grâce à leur adaptation aux variations de leur habitat naturel. L'ouvrage lui-même est donc organisé de manière évolutive, tirant les leçons de sciences de la terre afin de former la géologie. À chaque chapitre, Faujas répond à une polémique différente par sa classification des coquilles fossiles, poissons et cétacés, amphibiens, ou encore végétaux et charbons. Son travail minéralogique franchit l'important cap de la « nouvelle chimie » du XIXe siècle en ajoutant à la nomenclature traditionnelle les premières études de minéralogie scientifique - le second volume contient le premier tableau de composition chimique du feldspath, qu'il dresse à l'aide de Vauquelin. L'Essai de géologie s'achève avec un volume consacré à la volcanologie, la spécialité de Faujas qui fit sa renommée, regroupant une partie de ses cours donnés au Muséum et ses explorations de grand voyageur sur les volcans auvergnats et stromboliens. Distillant ses idées sur le monde et sa vision du volcanisme au fil des pages, Faujas y livre sa classification des roches volcaniques la plus aboutie, s'appuyant sur les toutes récentes descriptions chimiques des cristaux composant la lave. Rare exemplaire du grand œuvre de Faujas, qui dresse un admirable tableau de l'évolution des sciences de la terre tout en se faisant historien de sa propre discipline. Bel et rare exemplaire en trois volumes complet de toutes ses planches.