Bernard BOUTET DE MONVEL (BARCLAY)
La mode masculine, Barclay [suivi de] Cloquella et Organdina. Gilets de Rodier (Publicité, Volume 1, La Gazette du Bon ton, 1921 n°3)
Lucien Vogel éditeur|Paris 1921|18 x 24 cm|une feuille
Estampe originale en couleur réalisée par Bernard Boutet de Monvel, tirée sur papier vergé et signée en bas de la planche. Planche publicitaire pour des gilets de Rodier au verso.
Initié dès ses débuts à la technique de l'eau forte, Bernard Boutet de Monvel se fait également connaître dans les premières années du vingtième siècle pour sa maîtrise de la peinture à l'huile. Parallèlement à son succès en tant qu'aquafortiste, de Monvel réalise également des dessins de mode qui se retrouvent dans les pages de Femina et du Jardin des modes nouvelles ; ses nombreuses activités le font remarquer par le couturier Paul Poiret qui collabore avec lui dès 1908, jusqu'à ce que son amitié avec Lucien Vogel lui ouvre les portes de la Gazette du Bon ton en 1912. Il travaille ainsi aux côtés de son cousin, Pierre Brissaud, mais aussi des autres grands noms de la revue comme Raoul Dufy ou Léon Bakst. Boutet de Monvel développe un style propre et contrairement à d'autres illustrateurs de la Gazette, se montre relativement indépendant dans ses activités, proposant par exemple des vues peintes de Rabat, Marrakech ou encore Fez alors qu'il y est posté pendant la Première Guerre mondiale. Ces œuvres, majoritairement des paysages urbains, tranchent avec les vignettes composées pour la Gazette, dans lesquelles des femmes mais aussi des hommes - Costumes pour la chasse à tir - se détachent du décor dans des silhouettes fines, presque évanescentes, où l'attente un peu inquiète l'emporte sur les postures plus sensuelles d'un Brissaud, par exemple. Après la guerre, il rentre en France et reprend ses activités auprès de la Gazette mais aussi de Vogue, avant de signer un contrat d'exclusivité auprès d'Harper's Bazaar entre 1926 et 1933. Finalement, il délaisse les illustrations de mode au début des années 1930 pour se lancer dans une carrière de portraitiste aux Etats-Unis.
Gravure originale réalisée pour l'illustration de La Gazette du bon ton, l'une des plus belles et des plus influentes revues de mode du XXème siècle, célébrant le talent des créateurs et des artistes français en plein essor de l'art déco.
Célèbre revue de mode fondée en 1912 par Lucien Vogel, La Gazette du bon ton a paru jusqu'en 1925 avec une interruption durant la Guerre de 1915 à 1920, pour cause de mobilisation de son rédacteur en chef. Elle se constitue de 69 livraisons tirées à seulement 2000 exemplaires et est illustrée notamment de 573 planches en couleurs et de 148 croquis représentant des modèles de grands couturiers. Dès leur parution, ces luxueuses publications « s'adressent aux bibliophiles et aux mondains esthètes » (Françoise Tétart-Vittu « La Gazette du bon ton » in Dictionnaire de la mode, 2016). Imprimées sur beau papier vergé, elles utilisent une police typographique spécialement créée pour la revue par Georges Peignot, le caractère Cochin, repris en 1946 par Christian Dior. Les estampes sont réalisées grâce à la technique du pochoir métallique, rehaussées en couleurs et pour certaines soulignées à l'or ou au palladium.
L'aventure commence en 1912 lorsque Lucien Vogel, homme du monde et de la mode - il a déjà participé à la revue Femina - décide de fonder avec sa femme Cosette de Brunhoff (sœur de Jean, le père de Babar) la Gazette du bon ton dont le sous-titre est alors « Art, modes et frivolités ». Georges Charensol rapporte les propos du rédacteur en chef : « En 1910, observe-t-il, il n'existait aucun journal de mode véritablement artistique et représentatif de l'esprit de son époque. Je songeais donc à faire un magazine de luxe avec des artistes véritablement modernes [...] J'étais certain du succès car pour la mode aucun pays ne peut rivaliser avec la France. » (« Un grand éditeur d'art. Lucien Vogel » in Les Nouvelles littéraires, n°133, mai 1925). Le succès de la revue est immédiat, non seulement en France, mais aussi aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.
À l'origine, Vogel réunit donc un groupe de sept artistes : André-Édouard Marty et Pierre Brissaud, suivis de Georges Lepape et Dammicourt ; et enfin ses amis de l'École des beaux-arts que sont George Barbier, Bernard Boutet de Monvel, ou Charles Martin. D'autres talents viennent rapidement rejoindre l'équipée : Guy Arnoux, Léon Bakst, Benito, Boutet de Monvel, Umberto Brunelleschi, Chas Laborde, Jean-Gabriel Domergue, Raoul Dufy, Édouard Halouze, Alexandre Iacovleff, Jean Émile Laboureur, Charles Loupot, Charles Martin, Maggie Salcedo. Ces artistes, inconnus pour la plupart lorsque Lucien Vogel fait appel à eux, deviendront par la suite des figures artistiques emblématiques et recherchées. Ce sont ces mêmes illustrateurs qui réalisent les dessins des publicités de la Gazette.
Les planches mettent en lumière et subliment les robes de sept créateurs de l'époque : Lanvin, Doeuillet, Paquin, Poiret, Worth, Vionnet et Doucet. Les couturiers fournissent pour chaque numéro des modèles exclusifs. Néanmoins, certaines des illustrations ne figurent aucun modèle réel, mais seulement l'idée que l'illustrateur se fait de la mode du jour.
La Gazette du bon ton est une étape décisive dans l'histoire de la mode. Alliant l'exigence esthétique et l'unité plastique, elle réunit pour la première fois les grands talents du monde des arts, des lettres et de la mode et impose, par cette alchimie, une toute nouvelle image de la femme, élancée, indépendante et audacieuse, également portée par la nouvelle génération de couturiers Coco Chanel, Jean Patou, Marcel Rochas...
Reprise en 1920 par Condé Montrose Nast, la Gazette du bon ton inspirera largement la nouvelle composition et les choix esthétiques du « petit journal mourant » que Nast avait racheté quelques années auparavant : le magazine Vogue.
Initié dès ses débuts à la technique de l'eau forte, Bernard Boutet de Monvel se fait également connaître dans les premières années du vingtième siècle pour sa maîtrise de la peinture à l'huile. Parallèlement à son succès en tant qu'aquafortiste, de Monvel réalise également des dessins de mode qui se retrouvent dans les pages de Femina et du Jardin des modes nouvelles ; ses nombreuses activités le font remarquer par le couturier Paul Poiret qui collabore avec lui dès 1908, jusqu'à ce que son amitié avec Lucien Vogel lui ouvre les portes de la Gazette du Bon ton en 1912. Il travaille ainsi aux côtés de son cousin, Pierre Brissaud, mais aussi des autres grands noms de la revue comme Raoul Dufy ou Léon Bakst. Boutet de Monvel développe un style propre et contrairement à d'autres illustrateurs de la Gazette, se montre relativement indépendant dans ses activités, proposant par exemple des vues peintes de Rabat, Marrakech ou encore Fez alors qu'il y est posté pendant la Première Guerre mondiale. Ces œuvres, majoritairement des paysages urbains, tranchent avec les vignettes composées pour la Gazette, dans lesquelles des femmes mais aussi des hommes - Costumes pour la chasse à tir - se détachent du décor dans des silhouettes fines, presque évanescentes, où l'attente un peu inquiète l'emporte sur les postures plus sensuelles d'un Brissaud, par exemple. Après la guerre, il rentre en France et reprend ses activités auprès de la Gazette mais aussi de Vogue, avant de signer un contrat d'exclusivité auprès d'Harper's Bazaar entre 1926 et 1933. Finalement, il délaisse les illustrations de mode au début des années 1930 pour se lancer dans une carrière de portraitiste aux Etats-Unis.
Gravure originale réalisée pour l'illustration de La Gazette du bon ton, l'une des plus belles et des plus influentes revues de mode du XXème siècle, célébrant le talent des créateurs et des artistes français en plein essor de l'art déco.
Célèbre revue de mode fondée en 1912 par Lucien Vogel, La Gazette du bon ton a paru jusqu'en 1925 avec une interruption durant la Guerre de 1915 à 1920, pour cause de mobilisation de son rédacteur en chef. Elle se constitue de 69 livraisons tirées à seulement 2000 exemplaires et est illustrée notamment de 573 planches en couleurs et de 148 croquis représentant des modèles de grands couturiers. Dès leur parution, ces luxueuses publications « s'adressent aux bibliophiles et aux mondains esthètes » (Françoise Tétart-Vittu « La Gazette du bon ton » in Dictionnaire de la mode, 2016). Imprimées sur beau papier vergé, elles utilisent une police typographique spécialement créée pour la revue par Georges Peignot, le caractère Cochin, repris en 1946 par Christian Dior. Les estampes sont réalisées grâce à la technique du pochoir métallique, rehaussées en couleurs et pour certaines soulignées à l'or ou au palladium.
L'aventure commence en 1912 lorsque Lucien Vogel, homme du monde et de la mode - il a déjà participé à la revue Femina - décide de fonder avec sa femme Cosette de Brunhoff (sœur de Jean, le père de Babar) la Gazette du bon ton dont le sous-titre est alors « Art, modes et frivolités ». Georges Charensol rapporte les propos du rédacteur en chef : « En 1910, observe-t-il, il n'existait aucun journal de mode véritablement artistique et représentatif de l'esprit de son époque. Je songeais donc à faire un magazine de luxe avec des artistes véritablement modernes [...] J'étais certain du succès car pour la mode aucun pays ne peut rivaliser avec la France. » (« Un grand éditeur d'art. Lucien Vogel » in Les Nouvelles littéraires, n°133, mai 1925). Le succès de la revue est immédiat, non seulement en France, mais aussi aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.
À l'origine, Vogel réunit donc un groupe de sept artistes : André-Édouard Marty et Pierre Brissaud, suivis de Georges Lepape et Dammicourt ; et enfin ses amis de l'École des beaux-arts que sont George Barbier, Bernard Boutet de Monvel, ou Charles Martin. D'autres talents viennent rapidement rejoindre l'équipée : Guy Arnoux, Léon Bakst, Benito, Boutet de Monvel, Umberto Brunelleschi, Chas Laborde, Jean-Gabriel Domergue, Raoul Dufy, Édouard Halouze, Alexandre Iacovleff, Jean Émile Laboureur, Charles Loupot, Charles Martin, Maggie Salcedo. Ces artistes, inconnus pour la plupart lorsque Lucien Vogel fait appel à eux, deviendront par la suite des figures artistiques emblématiques et recherchées. Ce sont ces mêmes illustrateurs qui réalisent les dessins des publicités de la Gazette.
Les planches mettent en lumière et subliment les robes de sept créateurs de l'époque : Lanvin, Doeuillet, Paquin, Poiret, Worth, Vionnet et Doucet. Les couturiers fournissent pour chaque numéro des modèles exclusifs. Néanmoins, certaines des illustrations ne figurent aucun modèle réel, mais seulement l'idée que l'illustrateur se fait de la mode du jour.
La Gazette du bon ton est une étape décisive dans l'histoire de la mode. Alliant l'exigence esthétique et l'unité plastique, elle réunit pour la première fois les grands talents du monde des arts, des lettres et de la mode et impose, par cette alchimie, une toute nouvelle image de la femme, élancée, indépendante et audacieuse, également portée par la nouvelle génération de couturiers Coco Chanel, Jean Patou, Marcel Rochas...
Reprise en 1920 par Condé Montrose Nast, la Gazette du bon ton inspirera largement la nouvelle composition et les choix esthétiques du « petit journal mourant » que Nast avait racheté quelques années auparavant : le magazine Vogue.
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