Livre composé de 31 feuillets imprimés illustré de 9 enluminures dont une sur double page. Toutes représentent des scènes de chasse à l'antilope, au jaguar, au tigre et au crocodile. L'impression est assez sommaire mais reproduit fidèlement une écriture manuscrite, soit comme un tampon soit par xylographie. Atelier du Rajasthan de la première partie du XXe siècle.
Reliure XXe indienne en vélin souple teinté. Dos lisse muet. Papier le plus souvent bruni uniformément, certaines pages plus rares avec de larges brunissures.
Les peintures sont d'une extrême stylisation et ne s'embarrassent pas de détails, un certain shématisme y préside. Les traits sont courbes et harmonieux. l'usage de l'à-plat domine toutes les peintures. Les couleurs sont vives mais opaques, le ciel toujours à l'or. Les dominantes sont l'ocre et le vert, les chevaux souvent noirs surlignés de blanc. Il ne semble pas que le dessin ait précédé la peinture, au contraire les enluminures paraissent avoir été directement peintes sans étape préalable. Il est évident que ces illustrations ne se rapportent pas directement au manuscrit en ce sens qu'elles n'illustrent pas le texte à la manière occidentale, elles en sont une évocation symbolique. Elles mettent en scène des hommes semblables au cours d'activités de chasse. La chasse étant une activité royale et noble par excellence. Art guerrier dans lequel l'homme communie avec la nature et les animaux. Ces images transmettent le sens le plus important du livre et qui y est reporté plusieurs fois, à savoir qu'Alexandre ne se prend pas pour un Dieu, il est donc parmi les hommes et les animaux accomplissant un destin inexorable, la guerre, ici représenté par la chasse. A ce propos Alexandre est plusieurs fois opposé à Jahangir, le plus célèbre empereur moghol de l'Inde.
L'histoire d'Alexandre ne se trouve pas dans les écrits de l'Inde, s'il peut être cité, son mythe n'a pas été repris. Cependant cette impression peut être une copie d'un récit perse, bien qu'il soit écrit sans référence religieuse aucune. Le manuscrit conte la prise de babylone, ou le retour triomphal d'Alexandre après sa campagne dans les Indes, et la mort du conquérant empoisonné. Les motifs narratifs répétés font penser à un récit de l'Antiquité, mais ces procédés furent aussi repris plus tard, au XVIe et au XVIIe, et à l'époque médiévale d'une façon plus métaphorique et symbolique.
L'aspect le plus étrange du livre est la répétition des pages. Très souvent la même page est reproduite, soit une page après, soit directement en regard. Les enluminures sont légendées en marge haute et basse, la plupart du temps, la marge haute reprend les 2 premières lignes du texte, et la marge basse les deux dernières, soit de la page en regard, soit d'une page précédente.
La langue Ourdou est parlé dans le nord de l'Inde et au Pakistan, elle fait partie du groupe des langues indo-iranienne ; elle est la langue de culture des mulsumans de l'inde, mélange d'un dialecte indien et de la langue perse.
Précieux manuscrit en langue Ourdou contant la présence d'Alexandre le Grand à babylone aux riches enluminures.