Edition originale de la traduction de l'espagnol de Baltasar Gracian par Amelot de la Houssaye. Elle est illustrée d'un frontispice (portrait d'apparat allégorique représentant Louis XIV cuirassé déroulant un plan de Vauban) de Pierre le Pautre, d'un bandeau du même et d'un autre non signé.
Reliure de l'époque en plein veau brun moucheté. Dos à cinq nerfs, orné de caissons et fleurons dorés ainsi que d'une pièce de titre en maroquin rouge. Filet à froid en encadrement des plats. Coupes et coiffes ornées d'un double filet doré. Toutes tranches mouchetées rouges.
Mors et coiffe de queue habilement restaurés. Mors un peu fendu ainsi que quelques frottements. Taches d'encre des mentions manuscrites de la page de titre portant atteinte aux deux feuillets suivants. Quelques très pâles mouillures en marge haute du volume.
L'Homme de cour est un livre fondamental en cette fin du XVIIe siècle, et qui eut un écho retentissant dans toute l'Europe. D'une certaine façon, c'est une réaction contre le puritanisme, l'austérité et l'esprit des vanités propres au XVIIe siècle. Le livre réhabilite l'apparence comme coalescente de l'essence et justifie le mensonge ou la dissimulation par l'habileté politique et la bienséance, faisant du parfait homme de cour, un modèle insurpassé de "l'honnête homme". "L'apparence peut même, le cas échéant, suppléer le défaut de substance". L'oeuvre consiste en un recueil de 300 maximes dont le modèle caché est le roi Ferdinand II d'Aragon, dit "le Catholique", on y décèle une volonté et une habileté stylistique cherchant à condenser le maximum de sens dans le formule la plus brève et la plus concise possible. Cet homme de cour non seulement ressucite l'esprit chevaleresque mais fournira un modèle durable de perfection pour l'homme en société, pour le gentilhomme ou le dandy.
Ex-dono biffés sur la page de titre.