Edition originale, un des 300 exemplaires numérotés sur alfa et réservés au service de presse. Précieux envoi autographe signé de l'auteur à son ami André Salmon agrémenté d'un petit dessin représentant un chat. Dos et plats légèrement et marginalement insolés comme généralement, trois petits manques en tête et en pied du dos, agréable état intérieur. André Salmon fut parmi les premiers compagnons littéraires de Malraux qui le rencontra en 1919 alors qu'il n'avait que 18 ans. Malraux, qui lui rend régulièrement visite à Montparnasse, le mentionne dès son premier article : « Des origines de la poésie cubiste », paru dans la revue La Connaissance de René-Louis Doyon en janvier 1920. Puis, dans Action, il consacre plusieurs articles à ses romans dont il apprécie l'esthétique réaliste en trompe l'œil et la fantaisie qu'il rattache au récit poétique Le Manuscrit trouvé dans un chapeau, paru en 1919 avec des dessins de Picasso, dont il fait constamment l'éloge. Dans le Bruit de nos pas Clara Malraux relate notamment une soirée poétique dans la vallée de la Bièvre, organisée par Action où Malraux dit un poème de Salmon. Les liens se sont distendus par la suite, mais Malraux est resté fidèle à celui qui l'avait accueilli à ses débuts. Devenu ministre de la culture, il a fait accorder une bourse d'écrivain à Salmon, qui l'a aidé dans une période difficile, afin de l'aider à écrire ses Souvenirs sans fin, « grand bouquin de souvenirs poétiques », rapportera Malraux peu de temps avant sa mort à Catherine Gojard.