Gravure originale in folio non rognée, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon.
Planche 4 composée de 7 vues, ainsi décrites par l'auteur : Diverses antiquités trouvées au Gose. Les figures 2 et 3 sont deux vues d'un même vase en terre cuite, servant de lampe. Les N° 1 et 4 sont le profil et la face de l'anse du même vase , que j'ai dessinés avec détail, pour faire connaître plus exactement le caractère du travail de ce vase, et sur lequel il m'a paru difficile de prononcer dans un pays où l'on trouve rassemblés des monuments phéniciens, grecs, puniques, et romains. Les N° 5 et 7, même planche, sont les deux côtés d'une espèce de disque votif en pierre de Malte; quoique le travail n'en soit pas précieux, le style en atteste l'antiquité. N° 6. Un vase de verre de quinze pouces six lignes. Planche 5 composée de 6 vues, ainsi décrites par l'auteur:Les vues perspectives, les plans, les détails, et les coupes d'un tombeau et d'un sarcophage, trouvés dans l'isle de Malte, près la Cité-Notable, dans un enclos appelé Earbasea. Ce monument, creusé dans le roc à dix-sept pieds de profondeur, est composé de deux chambres ( voyez le plan n° 3, lettres A et B. ). La porte qui communique d'une pièce à l'autre était murée et enduite ; la pièce B contenait le sarcophage, et trois niches, carrées à hauteur d'appui, dans lesquelles étaient trois lampes de terre en forme de coquille, grossièrement travaillées ; un petit canal partageait cette pièce. II y a trente ans qu'on a déjà trouvé une chambre de môme forme, partagée aussi par un même canal, dans lequel il se trouva un manuscrit punique. La figure 1 est la vue perspective du sarcophage, de terre cuite, de six pieds de longueur sur trois de large, et d'un seul morceau, par conséquent une des plus grandes pièces de terre cuite qui aient été exécutées; une feuillure recevait le couvercle, dont le n° 2 est la figure : les petits trous ronds qu'on peut remarquer à la partie supérieure de la bordure du sarcophage étaient peut-être destinés à sceller ce couvercle. N° 4. Le fond du sarcophage, sur lequel posait le corps.N° 5 et 6. Les coupes de l'un et l'autre côté du monument.
Rousseurs, un minuscule manque angulaire, sinon bel état de conservation.
Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres.
Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate " La Junon ". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie.