"N'oublie pas, pourtant, qu'à côté de Margaux, il y a Lafite et que Latour n'est jamais loin"
Signed autograph letter addressed to his best friend Roger Nimier, a veritable review of the greatest French nectars
Long and exceptional autograph letter signed by Antoine Blondin, addressed to fellow Hussar Roger Nimier at his home on rue de Coëtlogon.
Blondin plans a gargantuan feast, detailing at length the wines to be served for each guest, while indulging in witty reflections on man’s alcoholic ontology: "Si tu avais simplement lu 'Tiens, voilà du Bouddha !' d'Hubert Robert tu saurais : [...] que cet homme dualiste, sans unité intérieure, a besoin de Bourgogne et de Bordeaux."
56 lines on two folded leaves.
Envelope enclosed.
Published in À mes prochains: lettres, 1943-1984, ed. Alain Cresciucci, 2009, p. 84.
A fine expression of the anarchic spirit that so often guided Antoine Blondin’s inebriated steps, and of the boisterous friendship that bound him to Roger Nimier.
In this remarkable letter to his dear "Pomme à l’eau" Nimier, the writer prepares a memorable soirée. The inveterate drinker—who often alarmed his guests with his bibulous antics—once declared: "Je ne suis pas un écrivain qui boit, je suis un buveur qui écrit." In this letter, he pairs an astonishing array of wines with the dishes of the meal, and, ever considerate of his guests, adds: "Question des vins, il faut compter avec les personnalités, ne pas travailler dans l'absolu, chercher des rimes. Je crains que Popaul n'ait le chanfrein un peu porté sur le bouquet cosmopolite, dans le genre cocktail extra-chlorydrique à se faire éclater l'ampoule de Vater." Ever attentive to his future guests, he adjusts his oenological marathon: "Considérons donc que le champagne de dessert [...] qui sent un peu la première communion, sauf s'il est administré en injections, risquerait d'indisposer le premier et d'achever le second. Proscrivons jusqu'aux cigares, puisqu'aussi bien nos lascars ne sont pas assez adultes pour se déglacer avec les bières." He waxes lyrical on Swiss Sylvaner and Sauternes, and concludes his letter with a brilliant remark on the great Médocs: "N'oublie pas, pourtant, qu'à côté de Margaux, il y a Lafite et que Latour n'est jamais loin. Tu as peut-être carencé rapidement sur les Côtes de Nuits ? Et pourquoi pas les deux ?"
Speaking of the profound friendship that united Blondin and Nimier and of the myth of the Hussars, Blondin told Emmanuel Legeard: « Ce sont les 'hussards' qui sont une invention. Une invention 'sartrienne'. En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part... d'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures."
A splendid letter from Blondin, the prince of the bottle, turning himself into a whimsical sommelier.