Barthélemy MARTIN
Dissertation sur les dents
Chez Denys Thierry|à Paris 1679|7.50 x 14 cm|relié
Édition originale dédiée à Pierre Michon, dit l'abbé Bourdelot, médecin du Prince de Condé puis de Louis XIII.
Reliure de l'époque en pleine basane brune, dos à cinq nerfs orné de fleurons et de caissons dorés, roulette dorée sur les coupes, contreplats et gardes suivantes de papier peigné à la cuve (probablement refaits au XVIIIème), toutes tranches mouchetées de rouge. Premier contreplat et garde suivante un peu passés. Reliure habilement restaurée.
Deux corrections manuscrites à la plume en marge du texte aux pages 117 et 122.
Ex-libris de chirurgien-dentiste à la plume en partie effacé sur la troisième page de garde.
L'ouvrage, divisé en quatorze chapitres, propose une étude détaillée des dents :
-Chap.I : De la nature des Dents. De ce qu'elles diffèrent des autres os et de leur sensibilité
-Chap.II : Du temps & de la manière que les Dents naissent. De leur nombre & des noms qu'on leur a donnés
-Chap.III : Des maladies des Dents lorsqu'elles naissent ; & des moyens de les prévenir
-Chap.IV : Pourquoi les enfants naissent sans avoir des Dents ; & pourquoi elles n'ont point de racines
-Chap.V : De la chute des Dents dans l'enfance. De leur carie ; & de ce qu'il faut observer pour éviter leur difformité
-Chap.VI : De la grande utilité des Dents, & à quelle fin elles nous ont été données
-Chap.VII : De la beauté & bonté des Dents. De leurs espèces & difformité
-Chap.VIII : De la manière que l'on peut conserver les Dents, &le régime qu'on y doit tenir
-Chap.IX : De la durée des Dents
-Chap.X : Des maladies & des accidents qui paraissent dans la seconde dentition ; & des remèdes qu'on y doit apporter
-Chap.XI : Qu'il n'est pas toujours à propos de se faire tirer les Dents quand on y sent de la douleur : Et de certaines erreurs populaires sur cette matière
-Chap.XII : De la troisième dentition
-Chap.XIII : Des gencives et de leurs accidents
-Chap.XIV (ou XIII bis, selon les exemplaires) : Des perfections et difformités des gencives
Le traité de Martin adopte, comme son nom l'indique, un propos dissertatif : d'une analyse de la nature des dents à une réflexion longuement développée sur les dangers qui les guettent, il tente d'offrir au lecteur une vision exhaustive du sujet. Dès l'avertissement, l'auteur souligne la nécessité de son projet : « Ce Traité paroistra sans doute d'abord peu considerable à beaucoup de personnes, la plûpart estant prevenus de ce que les Autheurs anciens & modernes qui ont écrit des infirmitez du corps humain, n'ont parlé que superficiellement de ce qui concerne les Dents. Cependant, elles font d'une plus grande consequence que l'on ne s'imagine pas puisqu'elles produisent des accidens mortels. »
Outre l'aspect chirurgical abordé dans cet ouvrage (ce qui est d'autant plus notable que Martin n'a pas de formation dans ce domaine), il propose des conseils « hygiéniques » permettant d'entretenir les dents pour éviter tout développement pathologique : « Quelques-uns se servent de raisins de Damas appliquez sur la Dent : la moëlle de Lièvre y est bonne, du sang de la creste d'un Cocq, des Cloportes, des pattes de Taupes penduës au col de l'enfant [...] ». Ces propos à l'allure relativement grotesque - ou du moins dignes de guérisseurs farfelus - font probablement référence à un ouvrage espagnol dont Martin s'est considérablement inspiré pour sa Dissertation, le Coloquio breve y compendioso de Francisco Martinez, paru en 1557. Alors chimiste au sein de la maison du Prince de Condé, Barthélemy Martin (1629-1682), de son vrai nom Bernardin Martin, découvre cet ouvrage à l'époque inconnu en France. Dans ce texte, qui fait partie des tout premiers ouvrages en Europe à traiter uniquement d'odontologie, Martinez adopte un angle comique en mettant en scène des villageois discutant de leurs problèmes dentaires sur la place communale. Martin, dans sa Dissertation¸ conserve le ton de la farce puisqu'il n'hésite pas à emprunter à son homologue espagnol des idées et conseils, parfois par passages entiers. Ce choix, en apparence étonnant pour un texte médical et méthodique, résulte d'une volonté d'exhaustivité de la part de l'auteur, qui souhaite passer en revue les remèdes usités à son époque.
Quoi qu'il en soit, l'étude de Martin demeure fondamentale dans la mesure où il s'agit du deuxième ouvrage français uniquement consacré à l'odontologie après la Recherche de la vraye anathomie des dents, nature et propriétés d'icelles d'Urbain Hémard, paru en 1582. Les ouvrages d'Urbain Hémard furent en outre une source d'inspiration fondamentale pour Pierre Fauchard qui en 1728 fit paraître le Chirurgien-dentiste ou Traité des dents qui demeure encore aujourd'hui une des principales références dans le domaine de la chirurgie dentaire.
Rarissime exemplaire en édition originale d'un texte fondateur de l'odontologie française.
Reliure de l'époque en pleine basane brune, dos à cinq nerfs orné de fleurons et de caissons dorés, roulette dorée sur les coupes, contreplats et gardes suivantes de papier peigné à la cuve (probablement refaits au XVIIIème), toutes tranches mouchetées de rouge. Premier contreplat et garde suivante un peu passés. Reliure habilement restaurée.
Deux corrections manuscrites à la plume en marge du texte aux pages 117 et 122.
Ex-libris de chirurgien-dentiste à la plume en partie effacé sur la troisième page de garde.
L'ouvrage, divisé en quatorze chapitres, propose une étude détaillée des dents :
-Chap.I : De la nature des Dents. De ce qu'elles diffèrent des autres os et de leur sensibilité
-Chap.II : Du temps & de la manière que les Dents naissent. De leur nombre & des noms qu'on leur a donnés
-Chap.III : Des maladies des Dents lorsqu'elles naissent ; & des moyens de les prévenir
-Chap.IV : Pourquoi les enfants naissent sans avoir des Dents ; & pourquoi elles n'ont point de racines
-Chap.V : De la chute des Dents dans l'enfance. De leur carie ; & de ce qu'il faut observer pour éviter leur difformité
-Chap.VI : De la grande utilité des Dents, & à quelle fin elles nous ont été données
-Chap.VII : De la beauté & bonté des Dents. De leurs espèces & difformité
-Chap.VIII : De la manière que l'on peut conserver les Dents, &le régime qu'on y doit tenir
-Chap.IX : De la durée des Dents
-Chap.X : Des maladies & des accidents qui paraissent dans la seconde dentition ; & des remèdes qu'on y doit apporter
-Chap.XI : Qu'il n'est pas toujours à propos de se faire tirer les Dents quand on y sent de la douleur : Et de certaines erreurs populaires sur cette matière
-Chap.XII : De la troisième dentition
-Chap.XIII : Des gencives et de leurs accidents
-Chap.XIV (ou XIII bis, selon les exemplaires) : Des perfections et difformités des gencives
Le traité de Martin adopte, comme son nom l'indique, un propos dissertatif : d'une analyse de la nature des dents à une réflexion longuement développée sur les dangers qui les guettent, il tente d'offrir au lecteur une vision exhaustive du sujet. Dès l'avertissement, l'auteur souligne la nécessité de son projet : « Ce Traité paroistra sans doute d'abord peu considerable à beaucoup de personnes, la plûpart estant prevenus de ce que les Autheurs anciens & modernes qui ont écrit des infirmitez du corps humain, n'ont parlé que superficiellement de ce qui concerne les Dents. Cependant, elles font d'une plus grande consequence que l'on ne s'imagine pas puisqu'elles produisent des accidens mortels. »
Outre l'aspect chirurgical abordé dans cet ouvrage (ce qui est d'autant plus notable que Martin n'a pas de formation dans ce domaine), il propose des conseils « hygiéniques » permettant d'entretenir les dents pour éviter tout développement pathologique : « Quelques-uns se servent de raisins de Damas appliquez sur la Dent : la moëlle de Lièvre y est bonne, du sang de la creste d'un Cocq, des Cloportes, des pattes de Taupes penduës au col de l'enfant [...] ». Ces propos à l'allure relativement grotesque - ou du moins dignes de guérisseurs farfelus - font probablement référence à un ouvrage espagnol dont Martin s'est considérablement inspiré pour sa Dissertation, le Coloquio breve y compendioso de Francisco Martinez, paru en 1557. Alors chimiste au sein de la maison du Prince de Condé, Barthélemy Martin (1629-1682), de son vrai nom Bernardin Martin, découvre cet ouvrage à l'époque inconnu en France. Dans ce texte, qui fait partie des tout premiers ouvrages en Europe à traiter uniquement d'odontologie, Martinez adopte un angle comique en mettant en scène des villageois discutant de leurs problèmes dentaires sur la place communale. Martin, dans sa Dissertation¸ conserve le ton de la farce puisqu'il n'hésite pas à emprunter à son homologue espagnol des idées et conseils, parfois par passages entiers. Ce choix, en apparence étonnant pour un texte médical et méthodique, résulte d'une volonté d'exhaustivité de la part de l'auteur, qui souhaite passer en revue les remèdes usités à son époque.
Quoi qu'il en soit, l'étude de Martin demeure fondamentale dans la mesure où il s'agit du deuxième ouvrage français uniquement consacré à l'odontologie après la Recherche de la vraye anathomie des dents, nature et propriétés d'icelles d'Urbain Hémard, paru en 1582. Les ouvrages d'Urbain Hémard furent en outre une source d'inspiration fondamentale pour Pierre Fauchard qui en 1728 fit paraître le Chirurgien-dentiste ou Traité des dents qui demeure encore aujourd'hui une des principales références dans le domaine de la chirurgie dentaire.
Rarissime exemplaire en édition originale d'un texte fondateur de l'odontologie française.
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