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Victor SEGALEN Lettre autographe signée adressée à Emile Mignard : "La dernière lettre avant le départ qui me rapproche, mon bien cher Emile. Donc, nous quittons Tahiti le 1er Septembre."

2 300 €

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Victor SEGALEN

Lettre autographe signée adressée à Emile Mignard : "La dernière lettre avant le départ qui me rapproche, mon bien cher Emile. Donc, nous quittons Tahiti le 1er Septembre."

Tahiti 23 août 1904, 11,5x18,1cm, 4 pages sur un double feuillet.


Lettre autographe signée de Victor Segalen adressée à Emile Mignard. Quatre pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet. Pliure transversale inhérente à l'envoi.
Emile Mignard (1878-1966), lui aussi médecin et brestois, fut l'un des plus proches amis de jeunesse de Segalen qu'il rencontra au collège des Jésuites Notre-Dame-de-Bon-Secours, à Brest. L'écrivain entretint avec ce camarade une correspondance foisonnante et très suivie dans laquelle il décrivit avec humour et intimité son quotidien aux quatre coins du globe. C'est au mariage de Mignard, le 15 février 1905, que Segalen fit la connaissance de son épouse, Yvonne Hébert.
Dernière lettre de Tahiti que Segalen envoya à son ami : « La dernière lettre avant le départ qui me rapproche, mon bien cher Emile. Donc, nous quittons Tahiti le 1er Septembre. Rien de changé en notre retour, que l'imprévu modifiera certainement. Serons à Nouméa vers le 13 Septembre. »
Cette ultime lettre est l'occasion pour Segalen de dresser un bilan, assez surprenant de sobriété quand on sait avec quelle crudité il dévoilait à son ami ses aventures charnelles : « L'une des choses qui me laisseront ici le plus de regrets sont les « possibilités chirurgicales » quittées. Je m'étais mis, en ces temps derniers, aux yeux ; et les cataractes indigènes sont matières à cures bénévoles… Cela me fera sourire, plus tard, d'être quatrième sous-fifre, en un hôpital maritime, à une ouverture d'abcès. »
Cet exil nouméen permet à Segalen de poursuivre la rédaction de ses Immémoriaux, qui paraîtra finalement en 1907 au Mercure de France sous le pseudonyme de Max-Anély (Max en hommage à Max Prat et Anély, l'un des prénoms de sa femme), Segalen n'étant pas autorisé, en sa qualité de médecin militaire, à signer une œuvre fictionnelle de son patronyme : « Le scénario de mon livre est bâti. J'aurai à mon retour, un mois de travail très dur, puis le laisserai mûrir pour reprendre mon Esthétique des Idées-Malades. J'ai besoin de deux ans d'Europe. » Le 29 janvier 1902, Segalen avait soutenu sa thèse dont le titre était L'observation médicale chez les écrivains naturalistes et traitait des névroses dans la littérature contemporaine. Sous l'impulsion de Gourmont et de Fleury il projetait d'approfondir son sujet et de publier l'ouvrage évoqué dans cette lettre ; cette publication ne verra jamais le jour.
 

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