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Voyage dans la Basse et Haute Egypte : Planche 121. (Figures de divinités et autres bas-reliefs).

120 €

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Dominique VIVANT DENON & GALIEN (sculpsit)

Voyage dans la Basse et Haute Egypte : Planche 121. (Figures de divinités et autres bas-reliefs).

Didot, Paris 1803, 40,5x54cm, une feuille.


Gravure originale in folio non rognée, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon.
Planche ornée d'une gravure subdivisée en 9 figures, ainsi décrites par l'auteur : N° 1. Ce tableau a plutôt l'air de la représentation d'un événement que d'un emblême hiéroglyphique ; je l'ai trouvé contre le mur de la nef du petit temple d'Éléphantine (voyez planche LXV, n° 2) : il est fruste et dégradé ; il m'a semblé représenter un héros qui vient de tuer un brigand, et des gens qui lui en rendent grace, ou qui lui font un serment: c'est la seule fois que j'ai vu de tels vêtements ; ils ne paroissent point être égyptiens ; c'est la seule fois que j'ai vu trois figures se grouper avec expression. Si je ne l'eusse vu en place, le style ne m'auroit point rappelé la sculpture égyptienne, et j'aurois douté de son intégrité. N° 2. La tête à part de la figure n° 6, même planche ; je l'ai faite portrait, parce qu'elle en ayoit le caractere, et qu'il m'a paru national par la comparaison que j'ai été dans le cas d'en faire toutes les fois que les figures étoient humaines et non emblématiques. N° 3. Un temple sur un bateau ; c'est la seule fois que j'ai vu un signe rayonnant. Si cette figure étoit celle du soleil, on pourroit penser que les Égyptiens, dans leur système planétaire donnoient du mouvement à cet astre, puisque la barque en est tonjours l'emblême. Cet emblême, posé sur un autel, étoit peut-être porté sur les épaules dans les fonctions religieuses, comme on peut le présumer à sa forme ; il est sculpté sur les murs de la troisieme chambre du petit appartement qui est sur le comble du grand temple de Tintyra. Tout ce qui vient de ce réduit mérite la plus scrupuleuse attention, parceque la perfection de l'art dans tout ce qui y est exécuté est toujours ajoutée au mystere que le sujet peut renfermer. N° 4. Divinité, que j'ai rencontrée souvent dans les tableaux hiéroglyphiques, représentée toujours grasse et sans avant-bras; ses deux jambes sont réunies dans une gaine ; celle-ci a cela de particulier qu'il lui sort de la nuque un lotus flétri. Seroit-ce encore un mauvais vent engraissé des désastres de la terre ? N° 5. La terre au pouvoir de Typhon. Seroit-ce l'emblême du vent dévorant appelé maintenant le kamsin, qui regne dans les mois d'avril et mai, qui précedent l'inondation ? pendant ces deux mois l'Egypte desséchée offre un aspect plus triste et plus douloureux que celui des mois de nos plus rigoureux hivers : à côté est la figure de la reproduction ou la nature toujours en érection ; elle est représentée tenant à la main un fléau : c'étoit une des principales divinités des Égyptiens, celle à laquelle étoit consacré le grand temple de Karnak, à Thebes. Elle est ici portée par douze prêtres, couverte d'un tapis parsemé de fleurs de lotus épanouies, qui annoncent l'époque de la récolte ou de la maturité. Ce tableau est sculpté dans l'intérieur du temple d'Hermontis (voyez planche LI, n° 1, 2, et 3). N° 6. Figure sculptée sur le mur de l'escalier intérieur qui monte au comble du temple de Tintyra (voyez planche XL, n° 8) ; elle est en acte d'adoration : elle peut donner une idée du costume civil ; une calotte juste remplace les cheveux, les bras et le corps nus , ou couverts d'une chemisette juste, pardessus laquelle deux bretelles portent un vêtement croisé, rayé, et brodé ; une ceinture en métal ciselé ou en broderie en relief, dans laquelle passe un poignard , dont le fourreau est décoré comme la ceinture, et un seul bracelet à l'avant-bras droit. N° 7. Un prêtre sculpté sur le mur de la piece ouverte de l'appartement qui est sur le comble du grand temple de Tintyra (voyez planche CXXX, n° 1, lettre C) : son bâton est terminé par une fleur de lotus : l'ornement qui est sur son justaucorps prouve que les parties de la figure qui paroissent nues étoient couvertes d'un tissu en mailles ; la bordure de son vêtement ressemble au signe qui d'ordinaire représente l'eau ; la chaussure est une semelle, portant un simple quartier, au bout duquel est attaché un arc, qui passe sur le coude-pied ; le devant de la semelle est fixé au bout par un second arc, qui part du sommet de celui qui passe sur le coude-pied, et par un cintre élevé vient aboutir entre le pouce et le premier doigt à la naissance de l'un et de l'autre.N° 8. J'aurois cru que cette figure étoit la représentation d'un jeu, d'une cocagne, si la gravité du lieu où je l'ai trouvé, les signes sacrés qui terminent cette espece de mât dressé, ne m'eussent averti qu'il falloit y attacher un sens emblématique. J'ai trouvé deux fois cette même représentation : la premiere, qui est celle-ci, sur la partie extérieure du mur latéral de la nef du grand temple de Tintyra ; l'autre fois dans la partie intérieure du temple. Le panache que portent les personnages qui montent est celui que les prêtres portoient dans les cérémonies : si ce sont des prêtres, cela ne voudroit-il pas indiquer les efforts que cette caste faisoit pour parvenir à la sagesse et à la connoissance des mysteres d'Isis, dont les emblêmes sont à la partie la plus élevée, tandis que les autres, sans y prétendre, ne font que leur prêter secours pour y parvenir ? c'est-à-dire que les uns représenteroient le peuple, dont les travaux aident ceux qui ne s'occupent que de choses relevées, et purement immatérielles ; et les différents points d'élévation de ceux qui montent indiqueroient les différents degrés d'initiations pour arriver à la connoissance parfaite des mysteres d'Isis, le principe de tout, dont les signes emblématiques sont au-dessus du mur. N° 9. Figure d'un prêtre portant un emblême sacré, sculpté sur une face intérieure d'un mur du temple principal de l'isle de Philée.Légères rousseurs principalement marginales, sinon bel état de conservation.
Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres.
Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate " La Junon ". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie.

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