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Voyage dans la Basse et Haute Egypte : Ruines du temple d'Hermopolis / Tombeau égyptien à Lycopolis / Plan du tombeau. (Planche 33).

180 €

Réf : 29656

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Dominique VIVANT DENON & BALTARD (sculpsit)

Voyage dans la Basse et Haute Egypte : Ruines du temple d'Hermopolis / Tombeau égyptien à Lycopolis / Plan du tombeau. (Planche 33).

Didot, Paris 1803, 40,5x54cm, une feuille.


Gravure originale in folio non rognée, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon.
Planche composée de 4 vues ainsi décrites par l'auteur : N° 1. Ruines du temple d'Hermopolis ou la grande cité de Mercure, capitale du trente-cinquieme nome, bâtie par Ishmun, fils de Misraïm, à quelque distance du Nil, tout près d'un gros bourg appelé Ashmunein, et peu éloigné de Mélaui. Pour donner une idée des proportions colossales de cet édifice, il suffit de dire que le diametre des colonnes est de 8 pieds 10 pouces, leur espacement égal ; celui des deux colonnes du milieu, dans lequel la porte étoit comprise, est de 12 ; ce qui donne 120 pieds de face au portique : il en a 60 de hauteur. L'architrave est composée de cinq pierres de 22 pieds de long, la frise d'autant ; la seule pierre qui reste de la corniche a 34 pieds ; ces détails peuvent faire juger à la fois de la faculté que les Égyptiens avoient d'élever des masses énormes, et de la magnificence des matériaux qu'ils employoient. Ces pierres sont d'un grès qui a la finesse du marbre ; elles ne sont liées que par la perfection de leurs assises : à l'égard du plan du temple, aucun arrachement ne peut rendre compte de son enceinte et de sa nef ; le second rang de colonnes étoit engagé jusqu'à la hauteur de la porte, le reste étoit à jour : il est à croire que ce qui suivoit immédiatement n'étoit pas encore la nef ou le sacre du temple, mais une enceinte ou espece de cour qui le précédoit. Ce qui autorise à adopter cette opinion, c'est que la frise et la corniche avoient de ce côté la même décoration, et la même saillie que du côté de la façade de l'entrée. Le moment de la journée, et cette particularité, me firent choisir ce côté pour faire le dessin que je donne ici, où l'on peut remarquer l'arrachement de l'engagement des colonnes, et celui de la porte ; les fûts de colonnes semblent représenter des faisceaux, et le bas le pied de la plante du lotus au départ de la racine. Le chapiteau n'a rien d'analogue à aucun autre chapiteau connu, mais équivaut pour la gravité dans l'architecture égyptienne, au chapiteau dorique dans l'architecture grecque, et l'on peut dire que celui-ci est plus riche que l'autre. Tous les autres membres ont leur équivalent dans tous les autres ordres : sur l'astragale de l'un et l'autre côté du portique, et sous le plafond entre les deux colonnes du milieu, sont des globes ailés, emblèmes répétés à la même place dans tous les temples égyptiens.Les hiéroglyphes qui sont sur les dalles qui couronnent les chapiteaux sont tous les mêmes, et tous les plafonds sont décorés d'un méandre formé d'étoiles peintes couleur aurore sur un fond bleu. Le plan du portique est placé au-dessous de la vue. N° 3. Tombeau de Lycopolis. C'est un des plus considérables et le mieux conservé de ceux qui sont creusés dans la montagne auprès de Siuth ; le plan qui est au-dessous en fait connoître l'intérieur et la distribution : l'espece de péristyle qui lui sert d'entrée est, de même que le reste, taillé et creusé sans maçonnerie à même dans le rocher ; on a réparé les parties manquantes par un revétissement de stuc encore très bien conservé. D'abord il n'a pour ornement qu'un tore qui borde un cintre surbaissé; mais, à partir de là et jusqu'au fond de la derniere chambre, tout est couvert d'hiéroglyphes, et les plafonds d'ornements sculptés et peints : sur le parement des portes il y a de grandes figures qui sont répétées sur l'épaisseur du chambranle. Je n'y ai vu aucune trace de gonds ni autre fermeture : la partie supérieure de la porte est plus large que le bas ; ce n'est qu'à la troisieme qu'on arrive à la chambre du fond, où étoit sans doute le principal sarcophage; le sol a été fouillé presque partout.
Rousseurs, sinon bel état de conservation.
Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres.
Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate " La Junon ". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie.

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