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Autographe, Edition Originale

Guy de MAUPASSANT Lettre autographe signée au critique Vittorio Pica : "j'ai les yeux de plus en plus malades [...] je vous fais envoyer Mont-Oriol"

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Guy de MAUPASSANT

Lettre autographe signée au critique Vittorio Pica : "j'ai les yeux de plus en plus malades [...] je vous fais envoyer Mont-Oriol"

Etretat 18 mars 1887, 11x15,6cm, une page et quart sur un bifeuillet.


| "Voilà un des gros ennuis des yeux malades ; on ne me montre pas la moitié des choses" |
*

Lettre autographe signée de Guy de Maupassant, au critique Vittorio Pica. 1 page ¼ à l'encre noire sur deux page d'un bifeuillet à en-tête de ses initiales, "Sur le Bel-Ami / Antibes". Enveloppe autographe jointe, comportant de nombreux timbres et cachets.
Discrets transferts d'encre sépia sur le premier feuillet, d'une autre missive de Maupassant. 
Touchante lettre de Maupassant à la vue défaillante, se désolant de ne pouvoir lire les critiques élogieuses de son destinataire Vittorio Pica. Ce dernier fit paraître de nombreuses études dans les revues littéraires italiennes Fantasio, Napoli Letteraria et La Tavola Rotonda sur les chefs-d'oeuvre de l'écrivain, dont Mademoiselle Fifi, Pot-Bouille, Une Vie, et Bel-Ami.
En 1887, Maupassant navigue le long de la Côte d'Azur. Il éprouve le besoin d'une perpétuelle fuite en avant, se délectant « de ce bleu du Midi », a-t-il écrit dans Bel-Ami, « qui remplit le cœur de joie ». Cette errance est malheureusement ternie par les complications de sa syphilis - ses troubles visuels, devenus un véritable calvaire pour l'écrivain :



"Mon cher ami, 
Je ne vous ai pas écrit parce que j'ai les yeux de plus en plus malades et qu'il m'est interdit de m'en servir soit pour lire soit pour écrire. [...]
Mais comme je vois que vous supposez des causes inexpliquées à mon silence, j'ai voulu vous en dire moi-même la raison. Merci pour vos articles, mais je ne les ai pas lus et on ne me les a pas lus. Le dit secrétaire a dû s'épargner cette besogne. Je les fais chercher : et je vais me les faire traduire tout de suite. Voilà un des gros ennuis des yeux malades ; on ne me montre pas la moitié des choses. Je vous fais envoyer Mont-Oriol par le même courrier. 
Excusez mon laconisme, mon cher Pica
, et croyez à mes sentiments bien affectueux".




Critique d'art d'origine napolitaine, Pica s'intéresse très tôt aux mouvements naturalistes et symbolistes français : "Curieux de tous les mouvements d'avant-garde, il s'était d'abord occupé des naturalistes – il a entretenu des rapports suivis avec Maupassant, Huysmans et Zola –, ensuite il s'intéressa aux symbolistes, à Mallarmé et à Verlaine surtout, auxquels il a consacré des études d'une justesse admirable" (Petralia, Bibliographie de Rimbaud en Italie cit., p. 37). Collaborateur des plus prestigieuses revues nationales et internationales de tendance moderniste, il est l'un des premiers fondateurs de la Biennale de Venise, dont il sera le secrétaire général de 1920 à 1926.
Esthétique missive de l'écrivain, à l'en-tête de son bateau, le Bel-Ami, solide cotre de vingt tonneaux avec lequel il vogua sur la Méditerranée.



 


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