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André-Marie AMPERE

Mémoires sur l'action mutuelle de deux courants électriques, sur celle qui existe entre un courant électrique et un aimant ou le globe terrestre, et celle de deux aimants [aimans] l'un sur l'autre

S.n. (Académie royale des sciences), s.l. (Paris) s.d. (1820), 14x21,5cm, broché.

Edition originale imprimée à petit nombre de ce tiré à part des Annales de Chimie et de Physique.
Brochure illustrée de 5 planches dépliantes en fin de volume.
Exemplaire présenté dans son rare brochage d'origine et recouvert d'une couverture d'attente beige qui comporte des manques angulaires.
Extrêmement rare exemplaire du premier mémoire d'Ampère sur l'électrodynamique, première expression analytique rendant compte des observations entre courant et magnétisme.
Ampère s'est immédiatement passionné par la démonstration des effets de l'électricité parcourant des fils sur une aiguille magnétisée du savant danois Ørsted, expérience dont Arago avait rendue compte à l'Académie des sciences le 4 septembre 1820. Dans un effort prodigieux, dont il rendit compte pendant sept semaines consécutives à l'Académie, Ampère créera l'électrodynamique. Le présent exemplaire est l'édition originale du tiré à part de ses toutes premières communications sur le sujet, lors de séances à l'Académie désormais considérées comme historiques. La publication de son étude coïncide également avec la naissance de son très célèbre « bonhomme d'Ampère », qu'il introduit dans ses notes d'expériences.
Dans ces Mémoires, partant d'une distinction entre l'électricité de tension (électricité statique ; magnétisme) et l'électricité de courant (électricité voltaïque), Ampère propose une théorie cohérente soutenant que le magnétisme n'est qu'un type spécial de manifestation de l'électricité.
Les illustrations à la fin du mémoire gardent la trace des appareils inventés et construits de ses propres mains pour ses expériences décisives :

• la boussole astatique (pl. 4), ancêtre du galvanomètre, permettant d'éliminer l'influence du champ magnétique terrestre sur un équipage mobile, et facilitant l'étude du champ créé par un courant. 


• le prototype de solénoïde, installation composée de deux fils conducteurs (pl. 5) enroulés en spirales - susbsitution des aimants - s'attirant ou se repoussant lorsqu'ils sont parcourus par un courant, suivant le sens du courant. Pour réussir cette expérience, d'abord tentée avec des piles trop faibles, Ampère a dû acheter la grande pile destinée au cours de physique de la Faculté des sciences. 


• le "solénoïde" (pl. 2), terme qu'il inventera pour désigner une bobinage en hélice, qui remplace la spirale du précédent appareil. Cet enroulement est désormais utilisé dans un grand nombre d'appareils, notamment les transformateurs et électro-aimants.


• l'instrument de l'expérience fondamentale réalisée devant les académiciens, qui vérifie la loi selon laquelle deux courants parallèles de même sens s'attirent tandis que deux courants de sens contraire se repoussent (pl. 1).

Un rare témoin d'une étape immense dans l'histoire des sciences, ouvrant la voie à des inventions révolutionnaires telles que le premier moteur électrique ou encore l'électro-aimant.
Sparrow, Milestones of Science, 8, p. 268.

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