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Autographe, Edition Originale

Honoré de BALZAC Lettre autographe signée inédite : "Aussitôt que j'ai été arrivé à Tours, j'ai été lancé sur les côtes de la Bretagne par l'envie la mieux conditionnée qui jamais ait empoigné un homme de fermer l'atmosphère de Paris et ses idées en allant courir sur les beaux rochers qui bordent la mer en Bretagne et là, parvenu, y suis resté quinze notables jours, les plus délicieux du monde, courant sur les baies, sur les goémons, ramassant des pucelages qui sont en grand nombre sur le sable marin, au rebours de la rue Vivienne."

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Honoré de BALZAC

Lettre autographe signée inédite : "Aussitôt que j'ai été arrivé à Tours, j'ai été lancé sur les côtes de la Bretagne par l'envie la mieux conditionnée qui jamais ait empoigné un homme de fermer l'atmosphère de Paris et ses idées en allant courir sur les beaux rochers qui bordent la mer en Bretagne et là, parvenu, y suis resté quinze notables jours, les plus délicieux du monde, courant sur les baies, sur les goémons, ramassant des pucelages qui sont en grand nombre sur le sable marin, au rebours de la rue Vivienne."

Tours 23 juin [1830], 13,2x19,9cm, une feuille.


Lettre autographe signée inédite d'Honoré de Balzac, une page et demie rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier blanc. Pliures transversales et encre un peu passée en bas de la première page, sans difficulté pour la lecture.
Le Tourangeau raconte d'une manière très poétique ses errances sur les côtes bretonnes, à l'occasion d'un séjour qu'il effectua en compagnie de Madame de Berny. Ensemble, ils ont remonté la Loire en Bateau et se sont rendus au Croisic : « Aussitôt que j'ai été arrivé à Tours, j'ai été lancé sur les côtes de la Bretagne par l'envie la mieux conditionnée qui jamais ait empoigné un homme de fermer l'atmosphère de Paris et ses idées en allant courir sur les beaux rochers qui bordent la mer en Bretagne et là, parvenu, y suis resté quinze notables jours, les plus délicieux du monde, courant sur les baies, sur les goémons, ramassant des pucelages qui sont en grand nombre sur le sable marin, au rebours de la rue Vivienne. » Les « pucelages » sont ici des coquillages, ainsi nommés en raison de leur forme vulvoïdale, permettant à Balzac une grivoise allusion à la prostitution – très en vogue à l'époque – occupant la galerie Vivienne.
Cette amusante s'adresse à l'un des rédacteurs de la revue La Silhouette comme en témoignent notamment les salutations de la fin de la lettre, évoquant le fondateur du périodique : « Mille bonnes amitiés n'oubliez pas d'en donner partie grande à notre ami [Victor] Ratier. » Balzac y évoque également plusieurs articles : « […] je vous écris pour vous donner signe de vie, preuve d'intérêt et d'amitié, mais je vous écris succinctement  parce que j'ai vingt lettres à répondre, et que je vous promets une lettre pour … le 1er juillet laquelle contiendra, la fin du charlatan 2° la bella dona et enfin des articles qui m'auront passé par la tête et dont vous serez garni de manière à ne me rien demander d'ici à un mois ou deux et de manière à ce que vers le mois d'août vous soyez mon éditeur […] » Nous n'avons trouvé aucune trace de ladite lettre dans la correspondance de l'écrivain, pas plus d'ailleurs que la suite du Charlatan (dont la première partie avait paru dans la deuxième livraison de La Silhouette). Aucun article sous le titre de « Bella Dona » n'apparaît non plus dans les numéros suivants, bien que Balzac souligne dans sa lettre le désir de fournir d'autres textes, « attendu qu'il ne faut pas que les charmes de la Loire [lui] fassent oublier qu'[il est] le plus pauvre de ceux qui vivent d'une plume d'oie »
Belle et piquante lettre inédite.
 

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