Lettre autographe datée et signée de Charles de Gaulle, adressée à sa cuisinière Augustine Bastide, qui le servit de 1940 à 1958. 21 lignes à l'encre noire sur son papier à en-tête.
Trace de pliure inhérente à la mise sous pli, infimes déchirures sans gravité au niveau des marges gauche et droite de la pliure centrale.
Le général de Gaulle la remercie : "J'ai été très touché des souhaits d'anniversaire que vous avez pensé à m'adresser...". Il partage les mêmes considérations que sa correspondante concernant le rôle que doit incarner la France sur le plan politique : "Vous savez que, là-dessus, mes sentiments sont les vôtres et que, malgré l'impuissance et la bassesse du présent, je ne désespère pas de l'avenir."
Les de Gaulle avait recueilli la destinataire de cette lettre, Augustine Bastide, à leur arrivée à Londres. D'origine provençale elle servit la famille de 1940 à 1958 d'abord en Grande-Bretagne puis en France. A la table du couple de Gaulle dans une Angleterre sévèrement frappée par les rationnements, on pouvait alors trouver lapins, bigorneaux, et autres grenouilles. La "Méridionale au franc-parler" demeurera au service du général durant près de vingt ans, suscitant parfois l'hilarité du stoïque chef d'Etat :
En 1946, alors qu'il venait de quitter le pouvoir volontairement, il lui a lancé : "Vous voyez Augustine, la politique c'est plus décevant que le travail aux fourneaux". Alors, les mains aux hanches, elle a rétorqué : "Mais général, pourquoi ne vous décidez-vous donc pas à rendre définitvement votre tablier ?" Mon père n'a pu se retenir de rire (Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père)