Catalogue d'exposition des oeuvres de Paul Gauguin à la galerie Barbazanges, 109 Faubourg Saint-Honoré, du 10 au 30 octobre 1919. Illustré du magnifique autoportrait de Gauguin en couleurs avec halo et serpent, gravé sur bois par Jules Germain. Notice de François Norgelet, intitulée "Gauguin au Pouldu". Liste de 28 oeuvres de Gauguin, dont deux lithographies et deux plâtres. Infime tache noire en marge du premier plat. L'exposition à la Galerie Barbazanges révèle les oeuvres inconnues jusqu'alors que Gauguin réalisa durant son séjour breton au Pouldu entre 1889 et 1890. Installé en compagnie de Sérusier, Bernard, de Haan et Filiger, Gauguin y peignit une centaine de toiles imaginatives et colorées, exalté par cette thébaïde d'artistes qui vivaient une existence passionnante de travail sur motif, et de conversations dans l'épaisse fumée des cigarettes et des pipes : "ils étaient tous trois pieds nus, débraillés superbement, au verbe sonore. Je vis l'un deux plus tard chez Mallarmé : c'était Gauguin", se souvient André Gide dans Si le grain ne meurt. Gauguin quittera l'auberge sans régler sa note, et laissera en gage à sa logeuse et maîtresse Marie Henry la plupart de ses oeuvres réalisées au Pouldu. L'aubergiste s'en sépara en 1919 au moment de cette exposition - à l'exception d'une Gardeuse d'oies et d'une Oie que Gauguin avait peintes à même le plâtre de l'auberge bretonne, et qui seront redécouvertes en 1924.