Jean-Baptiste TIERCE 1737-1794?
[Donatien Alphonse François, Marquis de SADE]
Vue d'Italie : Marine animée à la tour carrée
S.n., s.l. (Circa 1776), Cadre : 40x50cm ; dessin : 18x24cm, une feuille encadrée.
Dessin original au crayon représentant une vue animée de bord de mer.
Encadrement moderne de baguettes noires.
Dessin réalisé pendant le voyage fait avec le marquis de Sade au cours de l'année 1776.Jean-Baptiste Tierce (1737-1794), élève à l'école des Beaux-arts de Rouen puis à l'Académie de Peinture et de Sculpture de Paris, se fit rapidement remarquer comme paysagiste pour ses vues du Sud de la France et de l'Italie. Ses tableaux sont conservés aux Offices de Florence et dans plusieurs musées français. Lorsqu'en décembre 1775 Sade quitte Rome pour Naples, il est accueilli par le gendre de son ami le Docteur Mesny, Jean-Baptiste Tierce, qui à cette époque reçoit les commandes du Cardinal de Bernis. Il trouve un logement au Marquis « [qui] entend tout voir [de la région], s'instruire de tout, juger, admirer, critiquer, aimer, haïr, bref se livrer sans frein à cette curiosité insatiable et passionnée qui le conduit aussi bien dans les musées, les galeries, les églises, les palais et les bibliothèques, que dans les grottes, les caveaux, les catacombes, et jusque dans les entrailles des volcans. Il ne se contente pas de contempler les œuvres d'art, les monuments antiques ou modernes, il observe aussi les mœurs, la politique, la religion, l'administration, la vie sociale. La beauté des femmes, les usages du monde, la qualité des spectacles, les manières de manger, de boire, de s'habiller, de prier, de se conduire dans le monde : rien ne le laisse indifférent. Il voudrait saisir tout le présent et tout le passé de cette civilisation, l'embrasser toute entière dans une vision unique et universelle. Programme gigantesque, à la mesure de son imagination exceptionnelle, mais qu'il n'a plus remplir, qu'il lui était impossible de remplir.
Pourtant, telle est sa première ambition d'écrivain : grandiose, démesurée. En vue de ce « grand œuvre », Sade prend des notes à la hâte, au bord des chemins ou dans les auberges, qu'il complète avec les fiches de ses correspondants Mesny et Iberti. Ainsi s'édifie ce monument qu'il destine au public, mais qui ne verra le jour qu'au XXème siècle.
Jean-Baptiste Tierce y collabore étroitement : il relit les notes et consigne ses observations sur de petits cahiers, avec des numéros renvoyant aux œuvres décrites. Sade en tient le plus grand compte. Souvent, le peintre l'accompagne dans ses randonnées, son carnet de croquis à la main, dessinant les édifices et les paysages qu'ils ont sous les yeux. Une centaine de ces dessins et gouaches ont été récemment retrouvés dans les archives de la famille de Sade. Ils confèrent au Voyage en Italie l'allure d'un véritable reportage. » (Maurice Levert, Sade, pp. 283-284).
Provenance : archives de la famille de Sade.
2 300 €
Réf : 59528
Commander
Réserver