GRATIEN
Decretum gratiani ab innumeris propé mendis [Corpus juris canonici]
Apud Hugonem & Heredes Aemonis à Porta, Lugduni (Lyon) 1541, Fort in-folio (29x41cm), (28f.n.c.) 459ff. (2f.n.c.) 47ff., relié.
Nouvelle édition. Page de titre en rouge et noir. Marque de l'imprimeur en page de titre. Texte principal central avec les textes secondaires et gloses se distribuant autour. Titres et initiales en rouge. Lettrines ornées. Texte sur 2 colonnes. Impression en gothique ronde. Colophon : Lugduni. Ioannes Barbous excudebat.
Une grande figure avant le texte, feuillet 1 au verso de l'index, représentant Gratien tenant un livre devant une assemblée symbolisant le clergé, avec le pape, les évêques et les clercs. Une seconde figure au verso du feuillet 418 de L'arbre de la consanguinité (Arbor consanguinitatis) avec un feuillet suivant d'explication et au verso de ce feuillet L'arbre des affinités (Arbor affinitatis). Le texte reprend avec un second feuillet 418.
Un exemplaire à la bibliothèque de Munich, rien dans les catalogues anglais et français.
Reliure en pleine basane brune mouchetée du XVIIe. Dos à nerfs janséniste. Pièce de titre en maroquin rouge. Quelques épidermure sur les plats. Les bordures basses avec pertes de cuir. Un coin émoussé. Feuillet 8 à 20, travail de vers en marge haute, 1cm en hauteur, 2 en largeur, allant s'estompant ; second travail de vers en marge droite du feuillet 290 à 305 allant s'estompant, sur 2 cm. Ensemble frais, avec quelques feuillets plus jaunis.
Le Decret d'or de Gratien ou La concorde des canons discordants (concordantia discordantium canonum), constitué d'un florilège de textes juridiques est l'une des oeuvres canoniques les plus importantes du Moyen âge ; elle rassemble plus de 3800 textes : canons dits apostoliques, textes patristiques, décrétales pontificales, décrets conciliaires, lois romaines et franques, etc. On situe sa composition vers 1140. les canons sont groupés par thèmes, l'auteur leur ajoutant un commentaire destiné à concilier les différences, le Dictum ; il adopte parfois une méthode inverse, formulant des interrogations sur un même thème, la réponse se faisant sous forme de citations. En mêlant son propre commentaire aux textes juridiques, en regroupant les canons thématiquement par un texte introductif, et en relativisant leurs valeurs, Gratien innove considérablement la littérature juridique. La cohérence propre à l'oeuvre contribuera à son adoption quasi immédiate par de nombreuses écoles de droit.
L'ouvrage est composé de trois parties distinctes : Les Distinctiones au nombre de 100, qui regroupent le droit divin, naturel et coutumier ; les Causae qui abordent les grandes sections du droit canonique, à savoir la nomination et la récusation des évêques, les revenus, l'hérésie, l'excommunication ; les deux dernières parties des Causae sont le De penitentionae et le De consecratione ; Le recueil se termine par les Canones penitentiales et les canones apostolici. La plupart des Causae sont suivies de Questiones.
L'oeuvre de Gratien demeurera le fondement du droit canonique jusqu'en 1917, date de promulgation du Code de droit canonique.