Jean QUATRESOLZ
Traitté du coeur humain. Manuscrit inédit
1668, 23x35,5cm, 214pp. (6), relié.
Manuscrit autographe inédit signé
« Jean Quatresolz
» sur la première page de l'avant-propos. Un morceau de papier volant à l'intérieur du manuscrit fait mention d'une date : 1668.
Jean Quatresolz, seigneur de Coubertin et conseiller du roi, est un cousin de Jean de La Fontaine et fut sans doute assez proche du fabuliste puisqu'il semble être le filleul de sa sœur Anne de Jouy.
Reliure en plein parchemin d'époque. Traces de lacets.
Important manuscrit demeuré inédit, traitant de l'étude du cœur humain sous son aspect anatomique, moral et théologique.Après les expériences de Harvey au début du XVII
ème qui base ses observations sur l'expérimentation, Quatresolz présente une vision mystique du cœur, trouvant justification par exemple de la création divine dans l'ordonnancement du cœur qu'il compare au soleil :
« Le soleil est le cœur du monde, et le cœur est le soleil de l'homme
», mais l'auteur ne s'en tient pas à de simples formules, il analyse la composition du soleil et du cœur et cherche à prouver leur analogie, précisant que Dieu ayant mis le soleil comme centre de la vie dans le monde, il a placé de même le cœur dans l'homme. Il se sert de la même méthode pour les sentiments et la morale qui sont la conséquence morale de la composition organique du cœur. L'auteur professe qu'il existe deux écoles dans l'approche du cœur, les naturalistes et les moraux. Selon sa thèse, pour comprendre à la fois l'homme et Dieu, il est nécessaire de concevoir les deux approches simultanément. Après un avant-propos édifiant sur le cœur humain, l'auteur en étudie précisément l'anatomie, citant les découvertes récentes des italiens et des anglais, et abondamment les médecins de l'Antiquité. Une seconde partie est consacrée à l'approche spirituelle du cœur et aux passions. Cependant, et dans l'intégralité du manuscrit, Quatresolz mêle constamment l'approche corporelle et l'approche spirituelle. Cette analogie qui constitue l'essentiel de son raisonnement évoque bien entendu le mécanisme des fables de son célèbre cousin qui crée un parallèle entre nature et société. Mais si le fabuliste invente ses analogies entre l'homme et la bête, Quatresolz applique rigoureusement le concept de l'unité de la création divine et, confronté aux grandes découvertes anatomiques de son temps, tente de résoudre la complexité du monde qui soudain déstabilise les fondements de la pensée chrétienne.
Le cœur organique
doit être le cœur spirituel, l'un et l'autre dépendant de la création divine. Le livre se termine par une prière à Dieu après la table des matières.
Manuscrit fort intéressant qui démontre que l'approche de la médecine ne pouvait du jour au lendemain tourner le dos à la théologie et à une certaine vision de l'homme propre au XVII
ème siècle.
5 000 €
Réf : 64587
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