Rabbi Juda (Yehouda) ben Shmouel ibn Alhassan HALEVI
Johannes BUXTORF FILS
[Kuzari] Liber Cosri : continens colloquium seu disputationem de religione, habitam ante nongentos annos, inter regem cosarreorum, & R. Isaacum Sangarum Judæum; contra philosophos præcipuè è gentilibus, & Karraitas è Judæis; synopsin simulexhibens theologiæ & philosophiæ judaicæ, variâ & reconditâ eruditione refertam
Sumptibus authoris, typis Georgi Deckeri, Basileae [Bâle] 1660, in-4 (16x20,5cm), (50 p.) 455 pp. (29 p.), relié.
Édition originale de la traduction latine de Johannes Buxtorf Fils établie d'après la première traduction en hébreu de Juda ibn Tibbon, le texte arabe de Juda Halevi ne sera retrouvé qu'en 1887 et est aujourd'hui conservé à la Bodleian Library.
Reliure moderne en plein vélin à rabats, dos lisse muet.
Habile restauration de papier en marge intérieure du dernier tiers de l'ouvrage, sans perte de texte. Quelques petits travaux de vers comblés en marges basses des contreplats ainsi que des premiers et derniers feuillets de garde. Quelques mouillures en partie basse du volumes et certaines pages brunies.
Tampon de la bibliothèque universitaire de Leyde (« Acad. Lugd. ») sur les tranches et la page de titre. Tampon du conservateur Willem Nicolaas du Rieu (« Ex auct. Curatt. vendidi W. N. du Rieu ») indiquant la sortie du fonds.
Rarissime exemplaire de ce classique de la philosophie juive médiévale, traduisant les préoccupations du peuple Juif espagnol confronté aux deux puissantes religions chrétiennes et musulmanes.Achevé en 1140 et rédigé en arabe, le
Kuzari se présente sous la forme d'un dialogue se déroulant sur cinq livres. Charles Touati, dans sa préface au texte publiée en 1994, expose ainsi la trame narrative de l'ouvrage : « Le roi des Khazars ou Kuzari, tourmenté par le problème religieux, interroge tour à tour un philosophe, un théologien chrétien et un théologien musulman. Déçu par leurs réponses, il se voit obligé de faire appel à un docteur de la minorité bafouée et vilipendée, un rabbin, qui finit par le convaincre ; sur quoi le monarque se convertit au judaïsme et en approfondit la connaissance avec l'aide de ce maître. » Cet apologue permet à Juda Halevi de critiquer l'attrait de ses contemporains pour la philosophie, l'islam et le christianisme. Il estime que « la philosophie nie toute possibilité de dialogue entre l'homme et Dieu [, qu'] elle ne comprend pas le phénomène religieux » (ibid.). Il estime dès lors que le point de départ de la démonstration de l'existence de Dieu est à chercher du côté de l'Histoire et de la théophanie sur le mont Sinaï, qui eut lieu en présence de milliers de témoins. Le christianisme et l'islam ne sont pour lui rien d'autre que des contrefaçons du judaïsme : « Ils raillent l'humiliation et les souffrances des Juifs sans se rendre compte qu'ils exaltent, chez le fondateur de leur propre religion, précisément ses humiliations et ses souffrances » (ibid.). Enfin, le
Kuzari est un texte emblématique dans le sens où il prône le retour à Sion du peuple en exil plutôt que la soumission : « il est préférable de tout quitter pour retourner à Sion et y regagner la grâce divine, au lieu de s'épuiser à se gagner les faveurs des Gentils que de toute façon on n'obtiendra jamais ! » (ibid.).
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Réf : 66808
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